Cette semaine, cinq prix littéraires ont été remis et ont fait la part belle aux femmes puisque les Prix Médicis, Renaudot et Femina étranger ont tous trois récompensé des femmes.
À 43 ans, Emmanuelle Pireyre a reçu le prestigieux prix Médicis pour « Féérie générale », un roman-collage dans lequel cohabitent extraits de forums internet, articles de presse, e-mails, SMS, introspections et rap.
Ce quatrième ouvrage, paru aux éditions de l’Olivier a nécessité cinq années de travail à la quadragénaire. « Je viens de la poésie et inventer des formes ne me fait pas peur », a-t-elle indiqué à l’AFP. Construit comme une succession de questions et de petites scènes où réalité et fiction s'entremêlent, l’ouvrage propose, selon les termes de son auteur, « une radiographie de la conscience européenne en ce début de siècle ».
Lauréate du prix Renaudot pour son quatrième roman « Notre-Dame du Nil » paru chez Gallimard, Scholastique Mukasonga a vécu le drame rwandais. « Issue d’une famille tutsie, elle a subi l’humiliation, l’exode, avant de perdre vingt-sept personnes de sa famille, dont sa mère, massacrées par les Hutus en 1994 », peut-on lire sur le site du Figaro Madame.
Sorti en avril, le roman a pour cadre un lycée rwandais de jeunes filles de bonne famille, « Notre-Dame du Nil », perché sur une crête escarpée, loin des tentations de la capitale. Pourtant, les lycéennes sont vite encerclées par les nervis du pouvoir hutu et la romancière décrit le poison distillé peu à peu dans les esprits de ces filles de militaires, de diplomates ou d'hommes d'affaires.
Aujourd’hui assistante sociale en Normandie, Scholastique Mukasonga vient par ailleurs en aide aux orphelins rwandais par le biais de son association. Elle est le cinquième auteur africain couronné du prix Renaudot.
Quant au prix Femina étranger, il a été décerné à Julie Otsuka, quinquagénaire américaine d’origine japonaise. « Certaines n’avaient jamais vu la mer » aux éditions Phébus, raconte l’exil de milliers de jeunes Japonaises parties au début du siècle dernier, avant la Seconde Guerre mondiale, épouser leurs compatriotes déjà installés en Californie et dont elles ne connaissaient rien, ou presque. À l'arrivée, elles découvrent des maris aussi misérables qu'elles, qui travaillent comme des forçats dans les champs ou dans les blanchisseries des villes californiennes.
Née en 1962 en Californie où elle a été élevée, diplômée en art et ancienne artiste peintre, Julie Otsuka vit aujourd'hui à New York.
Crédit photo : AFP/Robert Bessoir
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