Alors qu’elle avait annoncé fin juin sa volonté d’abolir la prostitution en France, Najat Vallaud-Belkacem a reçu, mercredi, trois représentantes du Syndicat du travail sexuel (Strass), ce dernier étant fermement opposé au projet de la ministre du Droit des femmes.
Un entretien qui n’aura pas eu l’effet escompté, comme l’indique le Strass sur son site Internet. En effet, s’agissant de l’abrogation du délit de racolage passif instauré sous l’ère Sarkozy, « il nous fut confirmé que ce n'était plus vraiment à l'ordre du jour, ou en tout cas pas avant qu'une nouvelle loi soit votée, notamment celle déposée par l'ex-députée Danièle Bousquet, proposant de pénaliser (les) clients », dénonce le syndicat.
Défendant les prostituées indépendantes et opposé à toute pénalisation des clients, le Strass a donc écourté le rendez-vous, estimant que celui-ci « prenait de plus en plus la forme d’une mascarade ».
En outre, le syndicats demande désormais « la démission de Najat Vallaud-Belkacem et exige l’arrêt immédiat de la répression qui touche les travailleur(se)s du sexe ! » Et d’ajouter : « parce qu’il est impensable qu’une ministre censée représenter les femmes persiste à vouloir toujours plus précariser une partie de ces femmes ; parce que nous ne servirons jamais de caution à un projet qui n’a d’autre but que de nous sacrifier sur l’autel d’une idéologie moins féministe que paternaliste et dangereuse pour celles qu’elle prétend protéger ; parce que tant que les termes du « débat » sur le travail sexuel resteront inchangés et continueront d’ignorer la parole des travailleur(se)s du sexe, et que le délit de racolage ne sera pas abrogé sans conditions, aucun dialogue ne sera possible ».
Vendredi matin, le ministère du Droit des femmes n’avait pas réagi.
Crédit photo : AFP
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