Quelque 2 000 plaintes de femmes sud-américaines pourraient être déposées devant le tribunal de Marseille contre Jean-Claude Mas, l’ancien patron de la société PIP. « Nous avons déjà déposé plusieurs dizaines de plaintes auprès de la juge d’instruction Annaïck Le Goff. Mais nous avons reçu encore 2 000 dossiers de victimes », explique Arié Alimi, l’avocat en France chargé de regrouper ces plaintes. D’après le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest, interrogé par Le Parisien, des plaintes ont bien été reçues, mais elles doivent être examinées pour voir « si elles sont recevables ou si elles dépendent de chaque état d’origine ».
Le groupe de femmes emmené par l’avocate argentine Virginia Luna a pris de l’ampleur. D’une cinquantaine en décembre dernier, elles sont désormais près de 2 000, et organisent des manifestations dans les grandes villes comme Caracas pour protester contre ce scandale sanitaire et réclamer le remboursement du remplacement des prothèses. En Argentine, 13 500 prothèses de la marque PIP auraient été importées. La moitié de la production de la société PIP était exportée en Argentine, au Brésil et au Venezuela.
La société PIP, basée dans le Sud de la France, a été liquidée en 2010 suite à la découverte de fraudes dans la fabrication des implants mammaires. Un gel industriel de moindre qualité et non-conforme était utilisé pour remplacer le gel de silicone homologué ; cette avarie dans les prothèses entraîne des risques de ruptures et d’inflammations. Le Brésil, l’Argentine et la Colombie ont fait interdire les prothèses PIP dès 2010, sans toutefois ordonner leur retrait préventif, comme en France. Les femmes se battent pour que la réimplantation de nouvelles prothèses leur soit remboursée.
Jean-Claude Mas, l’homme le plus détesté d’Amérique latine, est incarcéré à la prison de Toulon pour deux mois encore, pour défaut de paiement de caution. Il devrait être jugé à Marseille en 2013.
(Source : Le Parisien)
Crédit photo : AFP
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