Après la mort du directeur de Sciences Po Richard Descoings mardi à Manhattan, la première autopsie réalisée hier soir n’apporte pas d’informations concluantes, selon les déclarations d’une porte-parole des services du médecin légiste de New York. « Nous avons fait une autopsie aujourd’hui, mais elle n’est pas concluante, et nous devrons faire d’autres tests toxicologiques et de tissus », a-t-elle indiqué, en ajoutant que les résultats de ces examens ne seraient pas connus avant « dix ou quinze jours ».
Monsieur Descoings, qui se trouvait à New York pour participer à une conférence, avait été retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel. Son corps ne portait pas de « signe évident de traumatisme », selon la police. Néanmoins, même si les enquêteurs n'avaient pas de « preuve d'acte criminel », la police a souligné que l'ordinateur et le téléphone de M. Descoings avaient été retrouvés quatre étages plus bas, apparemment jetés par la fenêtre de sa chambre située au septième étage. Par ailleurs, le New York Post, citant des sources policières, a évoqué la visite de « deux hommes », et la présence de bouteilles d'alcool vides et d'antidépresseurs dans la chambre.
Les enquêteurs ont ajouté que le désordre constaté dans la chambre de M. Descoings « était dû au personnel médical qui a cherché à le ranimer », et non « dû à une lutte ». « L'enquête se poursuit », a déclaré un porte-parole de la police de New York.
Cette mort a suscité une vive émotion en France, dans la classe politique et le monde éducatif, nombre de personnalités saluant un « visionnaire », « infatigable et passionné » dédié à la transformation profonde de Science Po Paris, où il travaillait depuis 16 ans. Une cérémonie en sa mémoire s’est déroulée à l’université de Columbia (New York) mercredi soir, réunissant une cinquantaine d'étudiants en année d'échange de Science Po ainsi que quelques professeurs. L'un d'eux, Mamadou Diouf, a raconté avoir dîné lundi soir avec M. Descoings à l'occasion du repas inaugural de la conférence, et l'avoir trouvé « en forme », « très vivant et enthousiaste d'être là ».
Concernant la famille de Richard Descoings, sa femme, ses frères et son fils Etienne sont arrivés mercredi matin à New York et ils y resteront jusqu'au rapatriement du corps.
Après l'affaire DSK en mai 2011, c'est la deuxième fois en dix mois que la police new-yorkaise mène une enquête sur une importante personnalité française.
Alexandra Gil
Sources : AFP
Crédit photo : AFP
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