1 million de vues ! C'est ce qu'a réalisé en replay l'une des séries événement du moment : Sambre. De quoi en faire le meilleur démarrage de l'histoire de la plateforme de France TV, excusez du peu.
Plus globalement, le public réagit massivement à cette minisérie poignante, ultra documentée et très détaillée, relatant l'histoire d'une affaire d'agressions sexuelles et de viols en séries étalés... sur une période de trente ans. Hors normes et malheureusement complètement véridique puisque cette fiction au casting épatant (Alix Poisson, Olivier Gourmet, Noémie Lvovsky, Clémence Poésy) s'inspire librement de faits réels.
La force de Sambre, pour ne citer que cela, c'est de multiplier les points de vue sur cette affaire. Un point de vue par épisode, précisément : victime, juge, maire, et même... violeur. Exigeant, polyphonique et glaçant. Et les spectateurs n'ont pas été les seuls à ressortir choqués de cette histoire : le casting aussi !
Et notamment la super comédienne Alix Poisson...
Il n'a pas été simple de se donner à fond dans cette radioscopie d'un fait divers, explorant avec minutie une affaire criminelle morbide cristallisant pas moins de 54 viols commis de 1988 à 2018 en France, commis par le violeur en série Dino Scala. La comédienne de "Parents mode d'emploi" peut en témoigner.
"Forcément, ça réveille des trucs et on peut se faire rattraper par l'émotion... ça m'a fendue en deux !", a confié celle-ci au micro de Télé Loisirs. Encore remuée par l'émotion apparemment. On la comprend volontiers. "On connaît tous des gens dont la vie a été sacrifiée. Je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer".
"Je suis d'une génération où, pendant très longtemps, j'ai été fataliste, du genre : "C'est comme ça, il faut faire avec". Puis j'ai rencontré des gens qui m'ont fait prendre conscience que les violences étaient anormales et nous concernent tous ! Quelles soient faites aux femmes ou aux enfants, les violences sexuelles restent des violences sexuelles !", développe l'actrice.
Une assertion terriblement d'actualité hélas.
"Raconter cette histoire, c'est raconter trente ans de faillite dans la prise en charge des victimes de viols, et l'évolution d'une justice qui depuis les années 1980 a bien du mal à endiguer les violences sexistes et sexuelles, solidement ancrées dans notre société", explique le communiqué du show.
Comme les plus grandes oeuvres sur le sujet, tel le Laetitia ou la fin des hommes d'Ivan Jablonka, Sambre dépasse de loin le simple cadre du "fait divers", terme clairement bousculé : c'est notre société que la série ausculte ! Et les violences patriarcales en général, qu'il faudrait bien plus qu'un feuilleton pour cristalliser. C'est peut être là son aspect le plus effrayant...