Buzz
"Ça sauve des gens, de parler" : victime de violences conjugales, Sara Forestier témoigne
Publié le 25 juin 2020 à 12:22
Par Pauline Machado | Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
A l'occasion de la sortie de "Filles de joie", où elle joue le rôle d'une prostituée battue par son conjoint, Sara Forestier a raconté la façon dont le scénario "fait écho" à son propre vécu.
Sara Forestier confie avoir été victime de violences conjugales Sara Forestier confie avoir été victime de violences conjugales© Capture d'écran/France Inter
La suite après la publicité

Le cinéma est de retour en salles. A l'affiche prochainement : Filles de joie, un long métrage signé Anne Paulicevich et Frédéric Fonteyne, et interprété par Noémie Lvovsky, Annabelle Lengronne et Sara Forestier. Il raconte la vie de trois jeunes femmes qui traversent tous les jours la frontière belge pour se prostituer dans une maison close, et payer leurs factures à Roubaix.

L'une d'elle, Axelle, tente d'échapper à son ex-conjoint qu'elle a quitté à cause des violences qu'il lui infligeait. Axelle, c'est Sara Forestier. Au sens propre comme au figuré. Dans une interview pour Le Parisien, elle le formule carrément : "Axelle, c'est moi de ce que j'ai pu ressentir en étant, moi, Sara, face à un homme violent."

Elle confie au micro de Léa Salamé, sur France Inter, qu'au moment du tournage, elle subissait la même chose que celle qu'elle incarnait. C'est d'ailleurs ce qui l'a "vraiment motivée", raconte-t-elle. "C'est unique et c'est vrai, c'est que, ce que vivait le personnage, j'étais en train de le traverser dans la vie".

"Ça aide et ça sauve des gens, de parler"

Elle estime par ailleurs que dans ces cas-là, il faut parler, et encourage celles qui sont encore sous emprise à ne pas se taire. "Une libération de la parole, c'est aussi concret, ça permet d'agir et ce n'est pas quelque chose qui va contre la justice, au contraire". Elle aborde également les stéréotypes qu'on accole souvent aux victimes : "On pense qu'une femme sous emprise est prostrée, mais parfois on reste avec un homme pour avoir réparation, dans une posture de combat".

Dans son cas, elle explique que ce qui lui a "permis d'avoir des preuves pour pouvoir porter plainte contre ce garçon", c'est justement de parler, et d'aller immédiatement faire constater les coups reçus par son agresseur à l'hôpital, après s'en être éloigné. Une démarche qu'elle n'aurait pas su conseiller il y a plusieurs années.

"Quand j'étais adolescente, j'ai une amie qui s'est fait taper par son conjoint, et je n'ai pas su réagir. Quand ça m'est arrivé, j'ai commencé à avoir des bons réflexes. J'aurais une amie dans la même situation, je l'emmènerais faire des mains courantes. Parce que je sais que ça sert à quelque chose. Je lui dirais qu'elle peut aussi aller voir un médecin pour faire des constatations. Ça aide et ça sauve des gens, de parler", témoigne-t-elle.

En France, 46 féminicides depuis le début de l'année

Le collectif Nous Toutes a déclaré mercredi 24 juin que depuis le 1er janvier 2020, 46 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex. En 2019, l'organisation relevait 152 féminicides, soit un tous les deux jours et demi. Pendant le confinement, si le nombre de femmes tuées a baissé, les commissariats ont enregistré une hausse de 36 % des plaintes pour violences conjugales.

Des chiffres toujours intolérables, qui cette année encore, témoignent de l'urgence de la situation.

- Si vous êtes victime ou témoin de violences conjugales, appelez le 3919. Ce numéro d'écoute national est destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés. Cet appel est anonyme et gratuit.

- En cas de danger immédiat, appelez la police, la gendarmerie ou les pompiers en composant le 17 ou le 18.

Mots clés
Buzz Violences conjugales femmes News essentielles people
Sur le même thème
Au Japon, le choix de la garde partagée en cas de divorce est enfin possible, sauf en cas de violences conjugales
Famille
Au Japon, le choix de la garde partagée en cas de divorce est enfin possible, sauf en cas de violences conjugales
26 juin 2024
"J'étais enceinte..." : Catherine Hiegel, mère de Coline Berry, accuse Richard Berry de violences conjugales
femmes
"J'étais enceinte..." : Catherine Hiegel, mère de Coline Berry, accuse Richard Berry de violences conjugales
27 mai 2024
Les articles similaires
Malaise : Johnny Depp compare son procès et ses accusations de violences conjugales à un "soap opera", et ça fait rire les journalistes play_circle
Culture
Malaise : Johnny Depp compare son procès et ses accusations de violences conjugales à un "soap opera", et ça fait rire les journalistes
26 septembre 2024
Blake Lively veut plus que jamais sensibiliser à la lutte contre les violences conjugales : elle relaie des numéros d'écoute à ses millions de fans play_circle
Culture
Blake Lively veut plus que jamais sensibiliser à la lutte contre les violences conjugales : elle relaie des numéros d'écoute à ses millions de fans
14 août 2024
Halle Berry a décidé de rendre hommage à son meilleur nanar... en célébrant la cause animale play_circle
Buzz
Halle Berry a décidé de rendre hommage à son meilleur nanar... en célébrant la cause animale
4 juillet 2024
Dernières actualités
Joker 2 : Joaquin Phoenix refuse de répondre à un journaliste en conférence (et explique pourquoi) play_circle
cinéma
Joker 2 : Joaquin Phoenix refuse de répondre à un journaliste en conférence (et explique pourquoi)
20 novembre 2024
Florence Pugh a fait congeler ses ovocytes à 27 ans : elle témoigne play_circle
Santé
Florence Pugh a fait congeler ses ovocytes à 27 ans : elle témoigne
20 novembre 2024
Dernières news