Rappelez vous, en 2022 déjà, Tal Madesta le rappelait dans nos pages : "la course à la sexualité" est une pression bien réelle et elle en fait souffrir beaucoup. "L'impératif sexuel concerne énormément de personnes et fait souffrir énormément. La sexualité est un système qui structure idéologiquement, culturellement et légalement la société. C'est aussi une obsession collective dont tout le monde est victime".
C'est un enjeu très générationnel en fait : l'on sait que la jeunesse actuelle, par exemple, désire voire moins de scènes de sexe "gratuites" dans les films et séries, et beaucoup plus de relations platoniques, voire d'histoires d'amitié fortes, entre mecs et meufs : l'omniprésence de la sexualité commence à saouler !
Plus encore, le fait de culpabiliser les vierges et les "puceaux", d'en faire un motif de honte, d'exclusion, une pression sociale... Y'en a marre. Et cela, les travaux féministes ne sont pas les seuls à le démontrer ! Des stars aussi haussent la voix. Comme Rebel Wilson, la révélation des Pitch Perfect. L'actrice lesbienne a récemment évoqué une anecdote perso : elle n'aurait perdu sa virginité qu'à 35 ans. Et alors ? Rien de honteux à cela.
L'actrice australienne, âgée de 44 ans, a décidé d'en parler à PEOPLE pour remettre les points sur les i : "tout le monde n'est pas obligé de perdre sa virginité à l'adolescence !", affirme-t-elle avec conviction. Oui, ça paraît logique dit comme ça, mais dans le système qu'est la nôtre, ce n'est pas si limpide.
A PEOPLE toujours, Rebel Wilson développe sa pensée : "Les gens peuvent attendre d'être prêts ou attendre d'être un peu plus matures ! Et je pense que cela pourrait être un message positif à transmettre d'ailleurs. Vous n'êtes évidemment pas obligé d'attendre d'avoir la trentaine comme moi, mais vous ne devriez pas ressentir de pression pour autant en tant que jeune"
Dans cette interview pleine d'humour, la comédienne s'amuse de s'être sentie toute sa jeunesse durant comme "la grande perdante" du jeu de la vie, pour avoir "attendu" aussi longtemps. Mais elle ne regrette rien aujourd'hui. De quoi bousculer celles et ceux qui associent la sexualité à un passage obligé, un objectif à atteindre, voire pire encore : une performance.
La pression éprouvée concernant cette grande construction culturelle qu'est "la perte de la virginité", bien des oeuvres en témoignent d'ailleurs aujourd'hui, et pas les moins puissantes. C'est par exemple le cas du trauma How to have sex, que nous évoquons largement dans cet article, dont le grand sujet est le consentement, mais qui aborde tout autant frontalement cet enjeu sensible, à travers les réactions insistantes de l'entourage d'une jeune protagoniste.
Un teen movie pas comme les autres dans un genre où cet enjeu n'a jamais cessé d'être au centre de tout. Comme un miroir brandi face aux injonctions bien réelles qui malmènent tellement d'anonymes au quotidien. Raison de plus pour partager les mots bienveillants de Rebel Wilson, non ?