"Le sexisme est une idéologie qui repose, d'une part, sur le postulat de l'infériorité des femmes par rapport aux hommes, et d'autre part, c'est un ensemble de manifestations, des plus anodines en apparence aux plus graves", définit le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, qui énumère : "remarques, représentations stéréotypées, sur-occupation de l'espace... jusqu'à entrave à l'avortement, viols, meurtres..."
Selon le deuxième volet de l'enquête Trajectoires et Origines menée auprès de 27 000 personnes en 2019 et 2020 par l'Insee et l'Ined, le sexisme est la principale source de discrimination pour les femmes. Un fléau en hausse, puisque 46 % des interrogées estiment en avoir été victimes, contre 28 % en 2008-2009.
Mahaut Chaudouët Delmas, rapporteuse sur l'état du sexisme au HCE, constate auprès du Parisien : "il existe une persistance du sexisme, voire une recrudescence, comme le montre d'ailleurs bien l'enquête de l'Insee. Ce qu'on observe aussi, c'est que les personnes discriminées sont plus en mesure de ressentir et nommer des agissements sexistes. Il subsiste donc un manque d'information et de pédagogie sur ce que recouvrent les actes sexistes sous toutes leurs formes, et donc d'informations sur les lois et dispositifs existants."
Une analyse que le sociologue et président de l'Observatoire des discriminations Jean-François Amadieu associe au mouvement #MeToo : "Certes, il s'agissait au départ d'une libération de la parole des femmes à propos des viols et des agressions sexuelles, mais le mouvement a donné lieu à d'autres prises de conscience concernant l'inégalité salariale, les différences de carrière entre hommes et femmes", explique-t-il à 20 Minutes. "Ces dernières connaissent mieux leurs droits et se sentent plus à même de reconnaître qu'elles ne bénéficient pas toujours des mêmes avantages que leurs collègues".
Comment en venir à bout ? En sensibilisant "massivement sur le sexisme et ce qu'il recouvre. Plus d'éducation et de pédagogie. Il faut plus de politiques structurelles et plus de moyens en ce sens, en particulier dans l'éducation nationale", liste Rachel Wadoux, référente égalité Femmes-Hommes au sein des services du Premier ministre et formatrice en prévention du sexisme et des violences sexuelles au travail, au quotidien. Il serait temps.