A califourchon sur un secouriste, allongée dans une position suggestive, en talons aiguilles... Elles sont des plus curieuses - et peu subtiles - les photographies d'une ancienne Miss Limousin qui recouvrent le dernier calendrier des pompiers de la ville de Limoges. Curieuses, ou plutôt d'un autre temps, ringardes et sexistes.
Tant et si bien que c'est l'amicale des pompiers qui la première s'est excusée pour ce portfolio pas très féministe. "Nous réalisons que nous avons commis une erreur et une grande maladresse en termes de communication. Notre volonté première était de se démarquer en éditant un calendrier très atypique et en proposant un concept un peu 'sexy'. Notre objectif n'était pas de choquer ou de donner une image négative voire dévalorisante des femmes", ont déclaré ses responsables, relayés par Europe 1.
Faute avouée, à moitié pardonnée ?
"Se démarquer" mais aussi "surfer sur une tendance" (on se demande bien laquelle), sont encore les arguments mis en avant par l'association pour expliquer ce shooting qui a fait grincer quelques dents. L'amicale nous rassure : "Les sapeurs-pompiers de Limoges et plus généralement de la Haute-Vienne ont le plus grand respect pour les femmes, un certain nombre d'entre elles portent d'ailleurs l'uniforme". A Europe 1, un officier anonyme s'avère moins doucereux : "Cela fait du mal à la profession. C'est sexiste, vulgaire, choquant, inadmissible", dit-il.
Un sexisme ordinaire reconnu par beaucoup, dont Pierre Allard, du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de la Haute-Vienne, pour qui ces photographies "vont à l'encontre des valeurs" de la profession. Il faut dire que ladite profession n'a pas vraiment besoin de beauferie en plus. Récemment, une jeune sapeuse-pompière de 17 ans témoignait auprès du compte "Dis bonjour sale pute" des propos édifiants dont elle a pu faire l'objet de la part d'une supérieure : "On trouve que tes seins bougent trop quand tu cours. Tu vas investir dans une brassière de sport, parce que ça déconcentre les garçons". Là encore, c'est fin, c'est très fin.
Si le communiqué officiel de l'amicale, relayé par le journal Le Populaire, est plutôt positif, les réactions qu'il suscite, elles, laissent sans voix. "Il est grand temps que les pompiers s'excusent auprès des pyromanes", "Faudra s'excuser pour les calendriers de chatons aussi", "Par contre, les pompiers à moitié à poil, ça les dérange pas les greluches ?", "Mais en fait on peut plus rien faire ?", peut-on lire dans l'espace commentaires du Parisien.
Il y a encore du boulot...