Sexisme lexical : faut-il rebaptiser l'école "maternelle" ?
Publié le 2 février 2013 à 09:52
Par Laure Gamaury
L'école maternelle porte mal son nom, engendre sexisme et même une dévalorisation du travail accompli lors des premières années de scolarisation. C'est en tout cas ce qu'estime Sandrine Mazetier, députée PS, qui voit une connotation genrée dans l'utilisation de "maternelle" et demande officiellement à Vincent Peillon de modifier le terme. Pour l'heure, sa proposition fait plus sourire qu'elle semble convaincre...
Sexisme lexical : faut-il rebaptiser l'école "maternelle" ? Sexisme lexical : faut-il rebaptiser l'école "maternelle" ?© Abaca
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L'appellation école maternelle entretiendrait le sexisme ordinaire et dévaloriserait la mission de l'Education nationale auprès des plus jeunes. C'est en tout cas l'avis de Sandrine Mazetier. La députée socialiste de la 8e circonscription de Paris et vice-présidente de l'Assemblée nationale a en effet déposé une question au gouvernement le 18 décembre dernier, estimant que cette « dénomination institutionnelle, qui figure dans le code de l'Education, laisse entendre que l'univers de la petite enfance serait l'apanage des femmes et véhicule l'idée d'une école dont la fonction serait limitée à une garderie. »

Interviewée vendredi 1er février sur RTL, Sandrine Mazetier reproche à l'expression d'être trop fortement connotée : « C'est une école, pas un lieu de soin, de maternage, c'est un lieu d'apprentissage ». Et de plaider pour un remplacement de « ce nom genré par un nom neutre » afin de redonner « symboliquement aux pères la place qui leur revient dans l'éducation de leur enfant » et de repositionner « l'école dans un rôle éducatif différent de celui des parents ».

Elle propose de substituer à « école maternelle », les formules « petite école » ou « école première » afin de « neutraliser d'une certaine manière la charge affective maternante du mot maternelle ».

Sandrine Mazetier assure que le timing serait parfait avec le projet de refondation de l'école engagé par Vincent Peillon et les actions volontaristes de Najat Vallaud-Belkacem en faveur de l'égalité hommes-femmes dès l'école. Pour l'heure, ni l'un ni l'autre n'ont semblé emballés par l'idée. Dès vendredi matin en revanche, l'idée avait séduit la twittosphère qui s'en donnait à coeur joie : le hashtag #Jeparlelemazetier figurait même dans les trending topics de la journée. 

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Mots clés
Société hommes / femmes france sexisme
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