"Le sexisme c'est un truc à l'ancienne !". Quatre ados installés dans leur salle de classe parle des inégalités entre filles et garçons. L'un pense que c'est un mythe, une autre que les femmes doivent arrêter de "faire les victimes", un troisième que les remarques misogynes, c'est "pas si grave"... Mais peu à peu, les débats s'enflamment et les esprits s'échauffent.
Pour sensibiliser sa jeune audience aux préjugés sexistes (et ce sous l'initiative du centre Hubertine Auclert pour l'égalité hommes-femmes), la chaîne YouTube Rose Carpet a décidé de nous immerger en plein cours de français, façon petite souris. Quoi de plus logique ? Avec ce court-métrage intitulé Le Pantalon, le public se fait donc le témoin d'une discute entre potes. C'est d'abord sous la forme d'un échange théâtral que se révèlent les comportements (déplacés) de chacun (façon L'esquive d'Abdellatif Kechiche). Puis peu à peu, les mots se font plus crus, et les consciences s'éveillent...
En espérant qu'il en soit de même pour celles et ceux qui visionneront ce film d'à peine dix minutes. Son discours, asséné en douceur, tient en ce titre énigmatique : Le Pantalon. Des fripes qui en disent long sur le sexisme ordinaire. Car qu'elle soit "team pantalon" ou "team jupe", une fille sera tantôt cataloguée "meuf facile" tantôt "meuf coincée". Ce dilemme de "la coincée ou la chaudasse", notre jeune protagoniste le résume avec éloquence. Tout comme le fait d'être "trop ou pas assez féminine", de faire sans cesse culpabiliser les femmes (sur leur attitude, leurs mots, leur physique), de percevoir unetelle comme "l'hystéro" de service ou une autre - c'est quasi pareil - comme "celle qui a ses règles" (traduction : celle qui est en colère)...
Ces clichés en pagaille, la cour de lycée les accumulent, comme une sorte de mini-réceptable des maux de notre société. C'était donc le lieu tout choisi pour aborder le thème. Mais, égalité des sexes oblige, Rose Carpet nous rappelle que lutter contre les injonctions à la féminité, c'est aussi décomplexer les hommes. "Y'a pas de vrai mec ou de faux mec", conclut ainsi l'un des camarades de classe après un monologue passionné. De quoi déboulonner des réflexes de genre en grande partie inconscients...
La moralité de ce court-métrage très actuel, c'est que "le meilleur moyen de régler un problème, c'est d'en parler". Mais surtout, qu'il devient important d'envisager le sexisme comme un enjeu à décrypter, en plein cours, entre deux récrés et conversations entre ados. D'ailleurs, c'est ce à quoi se destine ce film, comme l'explique le Huffington Post : être projeté en salle de classe, à destination des élèves, en tant que support éducatif. On adhère.