Retour à la case prison pour Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina. Les deux Pussy Riot, remises en liberté en décembre dernier après avoir passé près de deux ans dans des camps de travail ont été arrêtées ce mardi dans le centre-ville de Sotchi, à 30 kilomètres du site olympique d'Adler.
« Nous avons été arrêtées… et nous sommes accusées de vol », a écrit Nadejda Tolokonnikova ce mardi matin sur son compte Twitter. Maria Alekhina a elle aussi indiqué avoir été arrêté par les forces de police.
Selon Nadejda Tolokonnikova, Maria Alekhina, elle-même ainsi qu'une troisième membre des Pussy Riot ont été interpellées et interrogées pendant sept heures dimanche et dix heures le lendemain. « Elles sont interrogées par la police d'Adler au sujet du vol avec effraction commis dans l'hôtel où elles logent », a confirmé la police locale à l'agence Interfax.
« Quand nous avons été arrêtées, nous n'avions entrepris aucune action, nous nous promenions simplement dans Sotchi », a affirmé Nadejda Tolokonnikova sur son compte Twitter, avant de déclarer que la police avait « eu recours à la force ». La Pussy Riot a posté plusieurs photos de son arrestation, dont l'une montrant sept policiers attroupés non loin d'elle. Elle a également partagé un cliché où on la voit enfermée dans ce qui semble être un fourgon de police. Une troisième membre des Pussy Riot aurait également été interpellée.
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— ????? ??????? (@MashaAlekhina) 18 Février 2014
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D'après le journaliste et blogueur Russian Market, lui aussi présent sur les lieux de l'arrestation, l'avocat des deux Pussy Riot lui a confirmé leur arrestation pour cambriolage.
Depuis leur libération, le 23 décembre dernier, Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina n'ont eu de cesse de dénoncer leurs conditions de détention « proches de l'esclavage ». Condamnées à deux ans de bagne l'an dernier pour avoir, le 21 février 2012, fait une « prière punk » contre Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou, les deux jeunes femmes ont bénéficié d'une libération anticipée après 21 mois passées dans les geôles russes. « Une opération de communication » de Vladimir Poutine dénoncent-elles, pour redorer le blason du pays deux mois avant les JO de Sotchi.
Les deux activistes ont depuis continué leur combat pour dénoncer le « système Poutine ». Interviewées par les caméras du monde entier à leur sortie de camp, elles ont fustigé « cette petite machine totalitaire de l'intérieur » qu'est le système pénitentiaire russe.
Le 5 février encore, elles étaient sur scène à Brooklyn en compagnie de Madonna pour un concert organisé par l'organisation de défense des Droits de l'homme Amnesty International, et appelaient les dirigeants occidentaux à boycotter les JO de Sotchi. « Nous n'allons pas oublier ce que le régime fait », ont-elles déclaré.
Édit. Selon un journaliste de l'AFP, Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina ont finalement été relâchées ce mardi après-midi après avoir été interrogées au poste de police. D'après ce même journaliste, elles seraient reparties en taxi. Les autres personnes également interpellées dans le cadre d'une affaire de vol dans un hôtel sont aussi ressorties libres. Richard Engel, journaliste à NBC a tweeté la sortie du poste de police des Pussy Riot, ici cagoulées.
Pussy riot members surrounded by media after release pic.Twitter.com/3isscINgTQ
— Richard Engel (@RichardEngel) 18 Février 2014