Se ronger les ongles ou sucer son pouce minimise les risques de développer des allergies. C'est ce que met en lumière une étude américaine publiée le 11 juillet dernier dans la revue scientifique Pediatrics. Réalisée par des chercheurs néo-zélandais et américains, elle affirme que les enfants qui rongent leurs ongles et sucent leur pouce en bas âge seront moins sensibles aux allergies provoquées par les poils d'animaux, les acariens, le foin ou encore les spores de moisissures présentes dans l'air.
Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont suivi pendant plusieurs années 1 000 enfants nés à partir de 1972. 31% d'entre eux suçaient leur pouce ou se rongeaient les ongles couramment. Tous les deux ans, c'est-à-dire lorsqu'ils avaient 5, 7, 9, 11 et 13 ans, les chercheurs les ont testés à différentes allergies communes. Arrivés à l'âge de 13 ans, 45% des enfants étaient sensibles aux allergies. Ce taux en revanche chute à 40% chez les enfants suçant leur pouce. Quant à ceux qui suçaient leur pouce et rongeaient leurs ongles, ils ne sont que 31% à avoir développé une allergie. Cette " résistance " aux allergies a d'ailleurs persisté lorsqu'ils sont devenus adultes.
"Les résultats confortent la théorie concernant l'hygiène selon laquelle être exposé très jeune à la saleté ou aux germes réduit le risque de développer des allergies", explique le principal auteur de l'étude, le professeur Malcolm Sears de la faculté de médecine de l'université McMaster au Canada. Toutefois, poursuit-il, "nous ne recommandons pas que ces habitudes soient encouragées chez les enfants".
Outre les évidents problèmes orthodontiques qu'ils rencontrent lorsqu'ils deviennent plus grands, les enfants suçant leur pouce risquent aussi de sérieusement se blesser en cas de chute et peuvent développer des difficultés de déglutition. Quant à ceux qui rongent leurs ongles, ils endommagent à terme les tissus permettant aux ongles de repousser et sont plus vulnérables aux infections, "notamment en raison du transfert des bactéries et des virus de la bouche à la main", explique l'Académie américaine de dermatologie qui s'est penchée sur cette vilaine habitude dans une étude.