Le programme TED est né en 1984, sous l’impulsion de Richard Saul Wurman, architecte et designer, avec l’ambition de créer une agora du savoir ultra-pointue dans un format épuré : stand-up et démonstration illustrée n’excédant pas 18 minutes. Pour comprendre et rattraper trente années de TED, il faut savoir que c’est lors de l’un de ces meetings que John Sculley a présenté le premier Macintosh en 1984, et revoir quelques speakers passés à la postérité TED. Pour ne citer qu’eux : Al Gore en 2006 sur le climat, Arthur Benjamin en 2005 sur les mathématiques, Ken Robinson sur l’éducation et la créativité (vidéo), Dan Pink et sa théorie de la véritable motivation des salariés, Jill Bolte Taylor et son étonnante expérience cérébrale (vidéo), ou encore le Français Laurent Alexandre à propos de la mort. Un panthéon qui commençait sérieusement à manquer de féminité.
Les conférences TEDx ont débarqué à Paris en 2009 et ont essaimé dans toute la France depuis, de Mulhouse à Bordeaux, Lyon, Nantes, Toulouse, etc. TED, cet OVNI californien s’est en effet démultiplié dans le monde entier sous l’appellation TEDx, pour propager, comme son slogan originel l’indique, « les idées qui le méritent ». En 2010, naissait un nouveau type de licence, TEDx Women, même format et même qualité de speakers, uniquement féminins. Fan de la première heure et bénévole de TED en France, Béatrice Duboisset importe enfin le concept en France en 2013. Cette consultante en marketing et communication digitale croit plus que tout dans la « philosophie humaniste et universaliste de TED, et dans la transmission que le format permet ».
Chaque licence TEDx doit être associée à un nom de lieu, Béatrice Duboisset a choisi le sien, pour optimiser la visibilité et la renommée de ce nouveau meeting féminin, qui est loin cependant d’exclure les hommes dans le public (40% selon l’organisatrice). « L’ambition de TEDx Women est de mettre en avant des femmes non médiatiques, mais reconnues dans leur univers pour donner envie à d’autres, susciter l’innovation et lever les barrières mentales ou culturelles », explique-t-elle.
Et contrairement à ce que l’on croit, on ne croise pas que des informaticiens et des scientifiques chez TED : « Notre thème 2013, InvenTED Here, s’intéresse à l’innovation en général, dans le domaine de l’art, le développement durable, l’éducation ou la philosophie. » La conférence ne s’arrête même pas au contexte professionnel, puisque selon l’organisatrice « on peut tout à fait réinventer sa vie personnelle et influer sur la société toute entière ». Le programme 2013 est même imprégné de la conviction que les meilleures idées naissent le plus souvent au coeur du quotidien le plus prosaïque. Un quotidien que connaissent si bien les femmes.
TED Talk
A la fois extrêmement élitiste et réservé à un public VIP prêt à lâcher 6000 € pour les conférences TED Global (une fois par an aux États-Unis ou en Angleterre et en 2014 à Vancouver au Canada), TED reste une organisation à but non lucratif financée par des sponsors prestigieux. Elle a été reprise en 2002 par Chris Anderson, entrepreneur humaniste qui a décidé en 2006 que toutes les conférences devaient être retransmises en live sur Internet et accessibles à tous. TED Talk est né, et c’est grâce à ce concept formidable que vous pourrez bientôt revoir le premier TEDx Champs Élysées Women.
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TEDx Champs Élysées Women
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