La prison à perpétuité assortie de 18 ans de sûreté. C’est la peine qui a été requise hier par une cour d’assises spéciale de Paris à l’encontre du terroriste Ilich Ramirez Sanchez dit Carlos. L’ex-militant d’extrême gauche vénézuélien est en effet jugé depuis le 7 novembre pour quatre attentats qui ont fait 11 morts et environ 150 blessés en France en 1982 et 1983.
Pour justifier cette peine, la plus lourde que le parquet pouvait requérir contre le terroriste de 62 ans, et notamment la période de sûreté, le ministère public a souligné « l’extrême dangerosité actuelle, absolue et constante » de Carlos. « Il vous a dit lui-même qu’il n’a pas changé » a d’ailleurs fait remarquer Jean-François Ricard, l’un des deux avocats généraux. Mais c’est aussi le caractère sanglant des attentats commis par le Vénézuélien qui ont poussé l’accusation à réclamer une telle sanction. Pour l’avocat général Olivier Bray, ces attentats « à l’aveugle pour faire des dégâts » étaient destinés à « tuer un maximum de personnes en prenant un minimum de risques ».
Cette réquisition ne devrait cependant pas beaucoup perturber Carlos. Car le terroriste purge déjà actuellement une peine de prison à vie prononcée en 1997 par la cour d’assises de Paris, qui l’avait à l’époque reconnu coupable du meurtre de trois hommes, dont deux policiers, à Paris en 1975.
Carlos sera donc fixé en fin de semaine. Le verdict est effectivement attendu pour jeudi ou vendredi, après les plaidoiries de la défense.
À noter que dans ce procès, le parquet général a requis deux autres peines de prison à perpétuité pour deux coaccusés de Carlos jugés par défaut : l’Allemand Johannes Weinrich, l’ancien homme de main du terroriste, emprisonné en Allemagne pour d’autres faits, et le Palestinien Ali Kamal Issawi, qui est actuellement en fuite.
Alexandre Roux
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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