Mohamed Merah voulait mourir les armes à la main. L'homme le plus recherché de France car coupable présumé de la tuerie de Toulouse devant l’école Ozar-Hatorah, et de l'assassinat de trois militaires à Montauban, s'est finalement jeté par la fenêtre de l’appartement où il était terré depuis plus de 30 heures.
Les détails de l’opération du RAID ce matin
Après des négociations infructueuses, des promesses de se rendre, toujours non tenues, et un silence qui durait depuis hier soir vers 23 heures, il a été décidé ce matin à 10h30 d’intervenir pour interpeller Mohamed Merah. Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a ainsi détaillé l’opération qui a suivi : en l’absence de réaction, les fonctionnaires du RAID ont entrepris d’entrer dans l’appartement. « Des moyens techniques de vidéo ont été introduits pour inspecter les différentes pièces de l’appartement. Dans les différentes pièces de la façade, il n’a été détecté aucune présence, tout comme dans les toilettes. C’est au moment où la salle de bain a été inspectée que Mohamed Merah est sorti de la salle de bain, avec semble-t-il plusieurs armes, en tirant avec une extrême violence. Un fonctionnaire du RAID qui a participé à beaucoup d’opérations m’a dit qu’il n’avait jamais vu un assaut d’une telle violence et d’une telle intensité, » raconte Claude Guéant.
Toujours selon le ministre de l’Intérieur, c’est alors que les fonctionnaires du RAID ont riposté. Les snipers qui étaient en face ont tenté de le neutraliser. « À la fin, Mohamed Merah a sauté par la fenêtre avec une arme à la main, en continuant à tirer. Il a été retrouvé mort au sol. Nous avons voulu l’interpeller vivant, pour le déferrer à la justice, » explique-t-il.
Deux policiers du RAID ont été blessés dans l’opération : « l’un au pied, l’autre est sans doute choqué. »
Un délinquant suivi depuis des années
Au cours de sa conversation avec le négociateur, Mohamed Merah s’est accusé de la série de meurtres déclenchée le 11 mars à Montauban. Ce jeune délinquant multirécidiviste de 23 ans se serait radicalisé dans les milieux salafistes après deux séjours en Afghanistan et au Pakistan. Aucun élément n'a permis de rattacher le jeune homme d’origine algérienne à une organisation quelconque en France, selon le procureur, mais les enquêteurs s’intéressent de près à ses fréquentations. Interpellé mardi, son frère Abdelkader, 29 ans, avait déjà été interrogé à propos d’une filière d'acheminement de djihadistes en Irak, a indiqué le procureur. Selon Claude Guéant, Mohamed Merah était suivi depuis des années. En novembre 2011, il avait été convoqué par le renseignement intérieur à Toulouse pour s'expliquer sur ses séjours en Afghanistan et au Pakistan. Un sujet qui pourrait faire naître une polémique sur la surveillance des réseaux islamistes radicaux par le renseignement français.
« Aucun regret »
Mohamed Merah s'est vanté auprès de ses interlocuteurs policiers d'avoir été formé par Al-Qaïda, d'avoir accepté une mission pour le réseau en France, et d'avoir mis « la France à genoux ».
N’exprimant « aucun regret », sauf celui « de ne pas avoir fait plus de victimes ». Il a expliqué avoir visé trois enfants et un père juifs lundi, parce qu’il n’avait pas trouvé de soldat, d’après M. Guéant.
Il aurait expliqué les récentes tueries par sa sympathie pour le sort des Palestiniens, et son opposition à l'engagement militaire de la France en Afghanistan, et à l'interdiction du port du voile intégral. Il comptait frapper à nouveau à tuer un soldat dès mercredi, puis deux chefs de services policiers toulousains, ont indiqué des sources proches de l'enquête.
Crédit photo : AFP
Source : AFP et Lefigaro.fr
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