« Si quelqu'un vous dit que c'est terminé et que vous pouvez rentrer chez vous, n'en croyez pas un mot, vous devez finir le travail », a clamé Ioulia Timochenko à son arrivée sur la place Maïdan. Libérée quelques heures auparavant de l’hôpital pénitentiaire de Kharkiv, où elle était enfermée depuis 2010, l’égérie de la « Révolution orange » de 2004 s’est immédiatement rendue à Kiev, sur la place Maïdan, théâtre des affrontements entre les antis-Ianoukovitch, le désormais ancien président ukrainien destitué par les députés, et les forces de l’ordre.
Fendant la foule qui l’acclamait, Ioulia Timochenko, qui est apparue marquée et affaiblie selon les journalistes présents sur place, s’est directement adressée « aux siens » et a tenu tout d’abord à rendre hommage à tous les ukrainiens qui se sont effondrés sur la place Maïdan, pour protester contre le pouvoir en place. En larmes et assise dans un fauteuil roulant, elle a tenu à saluer « les héros de l'Ukraine ». « Les snipers ont tiré dans les cœurs de nos hommes, ces balles nous feront toujours souffrir. Mais si nous ne jugeons pas ces gens-là, nous devrons avoir honte. » « Ceux qui ont été tués sont nos libérateurs. Ils vont nous inspirer. Les héros ne meurent pas ! », a-t-elle clamé.
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« Je vous demande pardon au nom de tous les hommes politiques. (...) S'ils avaient été dignes, il n'y aurait pas eu d'effusion de sang », a repris Ioulia Timochenko, qui a dénoncé l’attitude des responsables ukrainiens dans cette crise. « Une fois que le calme sera revenu, notre devoir sera de tout faire pour que des millions d'Ukrainiens n'aient plus peur », a ajouté celle qui était emprisonnée depuis 2010, appelant les Ukrainiens à continuer à se battre pour obtenir une démocratie. De son côté, le président Viktor Ianoukovitch, réfugié à Kharkiv, a dénoncé un « coup d’Etat », après que les députés lui ont signifié sa destitution.