Un nonagénaire est décédé ce samedi 8 juin dans la soirée à Marseille après avoir pris un médicament mal conditionné. L’homme de 91 ans, sous traitement de Furosémide, un médicament générique diurétique des laboratoires Teva, serait tombé sur une boîte issue d’un des deux lots rappelés par l’Agence du médicament. Les médicaments étaient mal conditionnés : des comprimés avaient été remplacés par des somnifères.
Le défunt prenait du Furosémide depuis plus d’un an : une infirmière lui en administrait deux fois par jour pour son insuffisance cardiaque grave. Pour le procureur de la République de Marseille, la « non-prise du diurétique est peut-être à l’origine de l’œdème pulmonaire aigu » dont le nonagénaire est mort. En effet, d’après l’infirmière, il semblerait que l’une des boîtes de diurétiques soit issue d’un lot mal conditionné. Des examens toxicologiques détermineront dans les prochains jours les substances contenues dans le sang et les tissus de l’homme, et pourront ainsi révéler la cause de sa mort.
Une enquête judiciaire a été ouverte à Marseille à la suite de ce décès. Les recherches sont actuellement en cours, mais s’il s’avère que l’homme est mort des suites de la non-prise du Furosémide, « le parquet ouvrira une information judiciaire pour homicide involontaire ». Le magistrat rappelle que l’information est à prendre avec des pincettes, en raison de l’âge du retraité et de son état de santé « très dégradé ».
Vendredi 7 juin, deux lots mal conditionnés avaient fait l’objet d’une mesure de rappel de l’ANSM. Le directeur des médicaments génériques à l’ANSM, Philippe Vella, avait annoncé qu’il y avait « deux somnifères sur un total de 90 comprimés » dans les trois boîtes ramenées par une patiente dans une pharmacie.
Marisol Touraine, ministre de la Santé, a annoncé de son côté que la « chaîne d'alerte mise en place a bien fonctionné. Tous les lots concernés ont été retirés du marché dès vendredi après-midi ». Déclarant ne pas vouloir « affoler les malades », elle précise néanmoins qu’au « moindre doute, ils doivent se rendre chez leur pharmacien et rapporter les boîtes ».
Victoria Houssay
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