New York compte quelque 2.000 salons de manucure dans lesquels les conditions de travail laissent parfois à désirer. En effet, le New York Times a récemment enquêté sur ces établissements et le constat est inquiétant. Bon nombre des salons de manucure new-yorkais utiliseraient des substances chimiques dangereuses pour les employées. Dans un article intitulés "Ongles parfaits, travailleurs empoisonnés", le quotidien new-yorkais évoque le cas de différentes employées d'ongleries, exposées massivement à des produits chimiques, qui auraient développé des cancers, des maladies pulmonaires ou fait des fausses couches.
Par ailleurs, ces travailleuses, pour la plupart immigrées, sont parfois exploitées par les salons, peu regardants tant sur les paies que les amplitudes horaires d'une main-d'oeuvre précaire et corvéable à souhait. Systématiquement sous-payées, certaines de ces femmes ne le sont parfois pas du tout, durant des jours. Sur 100 travailleuses interrogées, 97 ont vu leur salaire retenu, en violation du code du travail en vigueur à New York. Les autorités de l'Etat de New York ont décidé de réagir. Le gouverneur démocrate, Andrew Cuomo, a présenté, lundi 11 mai, des mesures d'urgence pour lutter contre les impayés et les risques encourus par les milliers de personnes employées dans l'industrie de la manucure.
Le plan, entré en vigueur immédiatement, prévoit la fermeture immédiate des ongleries qui ne disposent pas d'une licence ou ne se conformeraient pas à l'injonction faite de régler les arriérés de salaires des travailleuses. En outre, chaque salon devra équiper toutes ses employées des effluves potentiellement toxiques qui s'échappent des produits chimiques utilisés. "Un groupe de travail est chargé de veiller à l'application rigoureuse de la réglementation en vigueur qui accorde a tous les employés de salon le droit d'exiger des EPI (équipements de protection individuelle, ndlr)", a précisé Andrew Cuomo.
Une campagne, en six langues, a été lancée pour informer les travailleuses, souvent sans-papiers, de ces établissements sur leurs droits et les invitent, indépendamment de leur statut de clandestins, à signaler aux autorités les mauvais traitements dont elles seraient victimes.