Selon le dernier rapport du Défenseur des droits dévoilé le 20 octobre dernier, basé sur les réponses de plus de 2000 questionnaires recueillis, 20% des étudiantes seraient victimes d'outrages sexistes en France. Des violences diverses, mais aussi répétées, pour la moitié des étudiantes. A l'inverse, les élèves masculins confrontés à ces violences ne seraient que 6,9%. Un triste constat s'il en est pour l'enseignement supérieur français.
Mais quelles formes prennent donc ces violences au juste ? Cela dépend : il peut s'agir "d'humour" déplacé, de gestes obscènes, de propositions indécentes, voire même... d'exhibitionnisme et de voyeurisme.
Le harcèlement sexuel concerne 4,3 % des étudiantes, les agressions sexuelles ont été déclarées par 4 % d'entre elles, et près de 60 % des étudiantes victimes d'outrages sexistes estiment que les faits concernés étaient "graves". Les alarmantes données d'un rapport d'une trentaine de pages.
Mais le rapport du Défenseur des droits s'attarde également sur la situation tout aussi critique des personnels de l'université. La moitié (50,9 %) déclare avoir déjà subi au moins un type de traitement inégalitaire depuis le début de sa carrière professionnelle dans l'enseignement supérieur. 22 % évoquent des discriminations et 21 % des injures. Plus encore, près de 8 % ont déjà subi des menaces et des violences physiques.
Près de 40 % des personnels sondés évoquent également des micro-agressions (remarques et propos dévalorisants). Presque un quart des femmes témoigne avoir déjà subi au moins une forme de traitement sexiste, 3,5 % une situation de harcèlement ou d'agression sexuelle. Dans 6 à 7 cas sur 10, rapporte encore ce document édifiant, la position hiérarchique de l'agresseur est supérieure à celle de la victime.
Le document du Défenseur des droits s'appuie sur une enquête encore en cours de réalisation, initiée il y a quatre ans déjà. Une ambitieuse recherche donc, qui devrait donc donner d'autres résultats à l'avenir. "Les résultats livrés ici mettent au jour combien le contexte de travail dégradé que connait l'université altère les relations de travail et d'étude, et rend nécessaire d'agir efficacement pour prévenir, lutter contre les discriminations et au besoin les sanctionner", achève ce texte détaillé. A bon entendeur.