"On aide les femmes et leur famille à déménager d'un point A à un point B". Voilà comment Guillaume Richebraque résume simplement le principe de l'association dont il est le co-fondateur : SoliMove. Depuis le mois de janvier 2021, cette association basée à Paris aide les femmes victimes de violences conjugales à quitter leur domicile. "On porte leurs meubles, leurs cartons et on propose de stocker leurs affaires le temps qu'elles trouvent un logement pérenne", poursuit le co-instigateur du côté d'Actu.fr.
Offrir une main solidaire, permettre aux victimes de mieux préparer "l'après", oui, mais aussi de récupérer et déplacer leurs biens dans un espace dangereux, synonyme de violences, d'enfermement et de traumatismes (leur ancien appartement, où pourrait résider leur conjoint et agresseur) : voici la démarche de l'initiative, lancée en collaboration avec des structures d'accueil des départements des Hauts-de-Seine et de la Seine Saint Denis.
"Encore aujourd'hui les déménagements restent à la charge des femmes qui sont déjà dans un parcours suffisamment complexe pour ne pas rajouter la question de la logistique. D'autant que souvent, elles ne sont pas véhiculées, alors traverser Paris, dans le métro, avec des dizaines de valises...", déplore à l'unisson Joséphine Libercier, la co-fondatrice de l'association SoliMove, sur le site d'actualités. Des paroles limpides.
"En effet, si divers services d'aides juridiques sont aujourd'hui proposés, le déménagement en lui-même reste à la charge complète de la victime. Or, l'éloignement rapide et sécurisé du conjoint violent est une étape primordiale à l'indépendentisation des victimes", poursuit à l'unisson le communiqué de l'association. Utilitaire, espace de stockage et déménageurs leur sont donc proposés grâce à SoliMove, et ce jusqu'à l'emménagement au sein d'un centre d'accueil. Des policiers interviennent également lorsque le domicile en question est celui du conjoint.
"On requiert la présence de policiers sur place car c'est obligatoire, on ne peut pas intervenir sans. Un avocat doit également être à nos côtés si toutefois le nom de la femme ne figure pas sur le bail et pour prouver que ses affaires lui appartiennent bien. Enfin, l'ex-conjoint doit être prévenu et nous autoriser à intervenir, ce qui n'est pas une mince affaire", détaille à ce titre le co-fondateur Guillaume Richebraque à Actu.fr. Malgré ces difficultés loin d'être négligeables, huit déménagements de la sorte ont déjà pu être réalisés sur la région Ile de France.
Aujourd'hui cependant, SoliMove requiert une aide supplémentaire afin de pouvoir croître et aider. Un appel aux dons a été lancé. Ce financement participatif a pour but de permettre l'achat futur d'un véhicule utilitaire et son assurance, la location d'un espace de stockage pour les meubles et bagages des victimes, mais également le défrayage de tous les déménageurs volontaires. Tous les détails se trouvent sur le site HelloAsso.