Agressions sexuelles, viols, harcèlement... depuis le 1er trimestre 2021, les infractions relatives aux violences sexuelles enregistrées par la police et la gendarmerie ne font que croître. En juin dernier, elles ont même atteint un niveau glaçant : 15 % d'augmentation par rapport au même mois de 2020. En mai, le chiffre était déjà à 9 % en plus en une année. C'est ce que révèle la note de conjoncture du service statistique du ministère de l'Intérieur (SSMSI), disséquée par l'AFP.
Une tendance à la hausse qui "était marquée sur la période précédant la crise sanitaire", estime le rapport, bien que le nombre soit aujourd'hui "bien supérieur au niveau d'avant le confinement". "Dans un contexte de libération de la parole et d'amélioration de l'accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie, le nombre de violences sexuelles augmentait depuis fin 2017", peut-on lire.
Afin de constater ces chiffres, le SSMSI s'est basé sur les plaintes recueillies. Quand on sait que 12 % seulement des victimes de viol ou de tentative de viol se rendent au commissariat ou à la gendarmerie par exemple, cela donne un aperçu de la tragique réalité. Autre élément à prendre sérieusement en compte, les restrictions sanitaires, et leur impact sur la procédure.
Maintenant que les déplacements ne sont plus limités, davantage de dépositions sont recensées. Parce que l'accès aux établissements qui les enregistrent est plus facile, mais aussi parce que les délits et crimes reviennent plus fréquemment dans l'espace public. "Le confinement a fortement influencé les conditions de dépôt de plainte", décrit ainsi le texte. "Certaines formes de délinquance ne peuvent pas s'exercer dans le contexte du confinement ou du couvre-feu tandis que d'autres sont renforcées".
Et de remarquer encore : "A l'exception des escroqueries, des coups et blessures volontaires sur personne de 15 ans et plus, et des violences sexuelles, poursuit le SSMSI, tous les indicateurs restent nettement inférieurs à leur niveau d'avant le premier confinement, alors qu'en septembre 2020 la majorité d'entre eux avaient retrouvé voire dépassé ce niveau".
La preuve s'il en fallait que le fléau sur lequel alertent sans relâche les militantes féministes ne fait que s'intensifier.