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Wimbledon : le nouveau dress code va-t-il trop loin ?
Publié le 28 juin 2015 à 11:23
Par Xavier Colas
Repos dominical obligatoire, port d'une tenue blanche exigée... À Wimbledon, on ne badine pas avec la tradition, quitte à friser le ridicule. Pour preuve : les dix nouvelles règles vestimentaires édictées par la All England Lawn Tennis and Croquet Club, la fashion police organisatrice du plus vieux tournoi de tennis au monde.
La robe à franges de Serena Williams portée à Wimbledon 2004 ? Inconcevable pour l'organisation en 2015... La robe à franges de Serena Williams portée à Wimbledon 2004 ? Inconcevable pour l'organisation en 2015...© Sipa
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Si pour Michel Delpech "Wight is Wight" , l'honorable All England Lawn Tennis and Croquet Club (AELTC pour les intimes) ne jure que par "White is White". En effet, le club basé à Aorangi Park, organisateur du tournoi de Wimbledon depuis des temps immémoriaux, à savoir 1877, a, depuis l'année dernière, durci un peu plus son "White clothing and equipement rule". Nom donné au très sérieux document qui régit la tenue des joueuses et des joueurs sur les courts engazonnés du plus prestigieux des tournois du Grand Chelem.

Le tournoi qui lave plus blanc que blanc

Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'au regard des dix nouvelles règles draconiennes qui encadrent le port du short et du polo, il y a quasiment aussi peu de chances de voir le short douteux de Stanislas Wawrinka apparaître à Londres que d'apercevoir un Français soulever le trophée du plus vieux tournoi de tennis au monde, le 12 juillet prochain sur le Central Court (= aucune). Pour cause, Roger Federer lui-même, pas franchement un Agassi en puissance niveau style, estime que les organisateurs de Wimbledon "vont trop loin" et que "leur dress code devient ridicule".

Le Suisse, septuple vainqueur sur le gazon anglais, avait fait les frais du jusqu'au-boutisme de la fashion police britannique pour avoir commis l'imprudence d'arborer des chaussures (blanches évidemment) à semelles oranges... Ce qu'il convient d'appeler la jurisprudence Roger a donné naissance à une nouvelle règle : "Les chaussures doivent être presque entièrement blanches, semelles incluses". Et l'AELTC d'ajouter : "La surface autour des orteils doit être lisse".

Le pourtant très sobre Roger Federer a été sommé de changer de chaussures. © Sipa
Agassi le rebelle à bandes

Par ailleurs, si les punks du All England autorise la présence d'une "bande de couleur d'apparence soignée (...) autour du col ou sur le bord des manches", l'autorité nuance immédiatement : "Sa longueur ne doit pas dépasser 1 centimètre". Autant dire que le haut à bandes noires porté par Agassi lors de l'édition 2003 ne serait plus autorisé aujourd'hui.

André Agassi et ses bandes noires. © Sipa
Le réglement qui va jusque sous les jupes des filles

Enfin, gare aux culottes flashy pour les dames, le règlement du AELTC est valable jusque sous les jupes des joueuses, comme l'atteste la règle numéro 8 : "Tous les sous-vêtements qui peuvent être visibles pendant les échanges, y compris à cause de la transpiration, ne doivent pas comporter une bande de couleur plus longue qu'un centimètre", car "la décence est exigée en permanence" (sic). Une "décence" qui contraint certaines joueuses à changer de sous-vêtements et même jouer sans soutien-gorge car leur couleur transparaissait sous le blanc de rigueur...

Tatiana Golovin, retirée du circuit, n'aurait pas eu le droit à la culotte rouge cette année. © Sipa

Pour le reste, le raquette est toujours autorisée, la balle demeure jaune et il n'est pas encore demandé de marcher sur les mains pour éviter d'esquinter le gazon.

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