Les deux grandes forces de gauche ont enfin réussi à se mettre d’accord. Le Parti socialiste d’un côté, qui n’a pas l’intention de se laisser guider, et Europe Écologie-Les Verts de l’autre, qui peut peser lourd dans la balance électorale. PS et EELV s’en sortent tous deux gagnants, mais surtout le PS. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’accord a été difficile à trouver. En effet, EELV a obtenu de pouvoir former « un groupe parlementaire » à l’Assemblée, et pourrait ainsi, en cas de victoire du PS, avoir entre 25 et 30 sièges dans l’hémicycle. Une coalition donc, mais en vue des législatives puisqu’aucune promesse d’entrée au gouvernement n’a été faite par la première secrétaire du PS, Martine Aubry. EELV et le PS sont également en accord sur les retraites et la réforme fiscale.
Mais EELV n’aura pas réussi à convaincre le PS sur deux points importants : l’abandon du projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, ainsi que l’abandon de l’EPR de Flamanville, dans la Manche. La question du nucléaire a d’ailleurs été épineuse, puisque François Hollande devait garder sa crédibilité présidentielle. EELV a donc été forcé de s’aligner sur la politique proposée par le candidat PS, soit la réduction de la part du nucléaire dans la production électrique de 75% à 50% en 2025, et la fermeture de 24 réacteurs d'ici 2025 sur un total de 58. L’accord passé hier est finalement plus favorable aux socialistes, car d’après Rémi Lefebvre, professeur à Lille II et spécialiste du PS, « C'est le pragmatisme électoral qui a ramené les écologistes à la raison ».
Nicolas Pouilley
(Avec AFP)
Photo : AFP
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