Adeline Hazan : Pour commencer, j'ai été très contente de l’entendre prononcer ces mots, comme tous ceux que la cause féministe concerne, cela signifie qu’il est sensible à cette cause et qu’il va tout faire pour assurer l’égalité femmes-hommes au sein du parti. Il devrait tenir ses promesses et ne pas faire comme souvent les hommes politiques, se prononcer en faveur d’une cause et se dérober au moment de répartir les postes. Le gouvernement est un parfait exemple. La parité n’avait plus été au goût du jour depuis 1997.
Tf : Comment pensez-vous l’organiser au sein du Parti socialiste qui a pour l’instant trois hommes aux postes-clés ?
A. H. : Je ne pense pas qu’il faille remettre en cause la nouvelle direction du parti. En revanche, il va falloir imposer la parité autant sur les postes fonctionnels que thématiques, ne pas laisser les femmes sur des postes « plus à l’ombre ». Et il n’y a pas que la direction nationale du parti qui est concernée. Il faut aussi qu’à l’échelle des bureaux régionaux, les socialistes se mobilisent pour imposer la parité à tous les niveaux. Ce qui n’a jamais été le cas jusqu’à aujourd’hui.
Tf : Alors que les désignations pour les responsabilités au sein du PS devraient intervenir dans les prochaines semaines, pensez-vous que ces promesses seront tenues ?
A. H. : Je pense que c’est possible d’obtenir la parité au PS. J’espère être reconduite dans mes fonctions de secrétaire nationale socialiste aux droits des femmes pour pouvoir continuer à dire et à répéter qu’il faut imposer l’égalité femmes-hommes dans notre parti. Ma fonction n’est pas faite uniquement pour râler à la tribune mais aussi pour agir concrètement en profondeur dans la refonte du PS. Pour l’instant, malgré les avancées en matière de parité avec le gouvernement, les postes-clés – présidence de la République, Premier ministre, président de l’Assemblée nationale, président du Sénat, présidents des groupes parlementaires –, sont tous occupés par des hommes. D’ailleurs, la photo des journées parlementaires à Dijon les 19 et 20 septembre dernier m’a fait frémir. Mais je crois, j’espère que nous sommes en bonne voie pour faire bouger les choses.
Crédit photo : DR
Parité aux législatives 2012 : les femmes sont sous-représentées
Parité : Stéphane Le Foll gaffe, Twitter crie au sexisme
L'Islande, numéro 1 mondial pour les conditions de vie des femmes