Après une mission de recherche effectuée en Libye en janvier et février 2012, Amnesty international (AI) lance l’alerte sur l’avenir du pays, dans un rapport publié jeudi. Les espoirs pour une nouvelle Libye, un an après le début de l’insurrection qui avait conduit à la chute de Mouammar Kadhafi, sont « mis en péril par des milices armées sans foi ni loi qui foulent aux pieds les droits de l’homme en toute impunité », met en garde Donatella Rovera, conseillère spéciale d’AI. Des délégués de l’ONG se sont rendus dans onze centres de détentions contrôlés par des milices d’ex-rebelles, dans le centre et l’ouest du pays, et ont recueilli le témoignage de détenus, partisans présumés du Guide, qui ont affirmé avoir été soumis à des actes de torture. Ils ont raconté avoir été « suspendus dans des positions contorsionnées et battus pendant des heures avec des fouets, des câbles, tuyaux en plastique, des chaînes et bars de fer ». De « graves abus » conduisant parfois à la mort : « au moins douze personnes détenues par les milices ont trouvé la mort depuis septembre, après avoir été torturées », rapporte le texte.
Mme Rovera appelle à des enquêtes sur ces exactions, et demande à ce que les prisonniers soient « immédiatement transférés vers des centres de détention légaux sous le contrôle du Conseil national de transition » au pouvoir. Début février, le ministre de la Justice libyen, Ali H'mida Achour, avait annoncé des enquêtes sur des cas de torture en prison, après des accusations émanant d’autres ONG comme Human Rights Watch ou Médecins Sans Frontières. Le rapport fait aussi état de représailles visant « migrants et réfugiés africains », et du déplacement forcé de « communautés entières ». C’est le cas des 30.000 habitants de Touarga (au sud de Misrata), contraints de vivre dans des camps improvisés, après que leurs logements aient été pillés et incendiés. Les milices leur reprochent d’avoir commis des crimes pendant la révolution. Des milliers de membres de la tribu des Mashashyas ont eux aussi été forcés à quitter leur village par des miliciens de Zintan, dans le massif du Nefoussa.
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Elodie Vergelati
(Sources : AFP, lemonde.fr, amnesty.fr)
Crédit photo : Amnesty international/Rapport
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