Berck-sur-Mer : pourquoi Fabienne Kabou a-t-elle assassiné sa fille Adélaïde ?
Publié le 2 décembre 2013 à 12:00
Par Marie-Laure Makouke
Il aura fallu moins de deux semaines aux enquêteurs pour résoudre l’affaire de la fillette retrouvée morte sur une plage de Berck-sur-Mer dans le Pas-de-Calais. Sa mère, Fabienne Kabou, a été interpellée vendredi à son domicile de Saint-Mandé (Val-de-Marne) et est passé aux aveux le lendemain. Quant au père biologique de l'enfant, un artiste de 63 ans, il affirme n'avoir été au courant de rien.
Berck-sur-Mer : pourquoi Fabienne Kabou a-t-elle assassiné sa fille Adélaïde ? Berck-sur-Mer : pourquoi Fabienne Kabou a-t-elle assassiné sa fille Adélaïde ?© Eric Baudet/Divergence/JD/SIPA
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Le mystère sur le corps de la fillette retrouvée sur une plage de Berck-sur-Mer se dissipe peu à peu. La mère de l'enfant, Fabienne Kabou, a été interpellée vendredi à Saint-Mandé (Val-de-Marne) et placée en garde à vue à Nanterre dans l'attente de son transfert. Et c'est au cours de son audition que cette femme de 36 ans d'origine sénégalaise a avoué s'être rendue dans le Pas-de-Calais pour « mettre fin aux jours de son enfant », selon une information du parquet. Alors qu'elle ne « s'était jamais rendue dans cette ville, dont seul le nom a retenu son attention », elle aurait déposé sa fille prénommée Adelaïde, « vivante sur la plage alors que la marée montait ». Un acte que cette étudiante en philosophie a justifié par « les difficultés qu'elle rencontrait dans la prise en charge quotidienne de la fillette, peu compatibles avec sa vie de couple ».

Selon son avocate, maitre Fabienne Roy-Nansion, cette mère infanticide serait « une femme au profil psychologique tout à fait étonnant » qui « réalise ce qu'elle a fait », « exprime des remords » mais ne cherche pas à se trouver des excuses. « Au contraire, elle dit n'être pas défendable », assure Me Roy-Nansion. Michel Lafon, le compagnon de la trentenaire et père de l'enfant, parle lui d'une « mère magnifique » qui a nourri son enfant au sein. Selon l'AFP, cet artiste de 63 ans se disant « complètement perdu », aurait affirmé n'être au courant de rien et avoir « tout découvert vendredi soir après l'interpellation » de Fabienne Kabou. En effet, le sculpteur qui « ne regarde pas la télévision » à l'exception des chaînes internationales déclare « ne pas avoir eu connaissance des appels à témoins, de la diffusion de la photo de sa compagne et de tout le battage médiatique autour de cette disparition. » D'ailleurs, la jeune femme avec laquelle il vivait depuis 12 ans lui aurait soutenu qu'elle avait confié l'enfant à sa mère au Sénégal pour quelques jours.

« Il en était peut-être le géniteur, mais pas plus. »

Mais si le sexagénaire déclare aujourd'hui s'en vouloir de ne pas s'être assuré qu'Adélaïde était bel et bien en sécurité avec sa grand-mère, il semble qu'il n'ait jamais vraiment pris au sérieux son rôle de père. Pour preuve, sa fille aînée, née d'une première union, n'avait jusqu'ici jamais eu vent de l'existence de cette enfant. Au parisien.fr, elle a confié que son « père n'avait pas reconnu ni adopté cette petite fille ». Et d'ajouter : « Il en était peut-être le géniteur, mais pas plus. Cette enfant n'avait pas de père. »

Adelaïde, 15 mois, avait été retrouvée le 20 novembre dernier sur une plage du Pas-de-Calais par des pêcheurs de crevettes. Les enquêteurs avaient très rapidement identifié une suspecte grâce aux caméras de vidéosurveillance de la gare du Nord à Paris, qui avaient filmée une jeune femme en compagnie de la fillette le 19 novembre, alors qu'elles partaient pour Berck-sur-Mer. Le lendemain, jour de la découverte du corps de l'enfant, elle était de retour à Paris, seule. Fabienne Kabou a été mise en examen pour assassinat et placée en détention provisoire. Elle risque la prison à perpétuité.

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Société justice fait divers
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