Une femme chef d’orchestre ? Mais qui garderait les enfants ? C’est peu ou prou ce qu’a exprimé Bruno Mantovani, compositeur, chef d’orchestre et directeur du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP) au micro de radio France Musique la semaine dernière. Interrogé sur la parité dans la culture, il a trouvé plusieurs raisons pour expliquer le faible nombre de femmes chefs d’orchestre : 17 femmes contre 557 hommes cette saison.
Le problème de la maternité et de son service après-vente
Pour commencer, il est impossible de concilier vie de maman et carrière de chef d’orchestre : « Il y a aussi le problème de la maternité qui se pose, une femme qui va avoir des enfants va avoir du mal à avoir une carrière de chef d'orchestre, qui va s'interrompre du jour au lendemain pendant quelques mois, et puis après j'allais dire vulgairement assurer le service après-vente de la maternité, élever un enfant à distance ce n'est pas simple ». De là à affirmer que pour les hommes, élever un enfant à distance est un jeu d’enfant, il n’y qu’un pas.
Mais au-delà du « problème de la maternité » et de son service après-vente contraignant, « le métier de chef d'orchestre est compliqué » et n’intéresserait pas les femmes selon lui. Une difficulté technique, mais pas que. Il y a aussi « un frein physiologique : le métier de chef est parfois très éprouvant, certaines fois les femmes sont découragées par l'aspect très physique ». D’ailleurs, Bruno Mantovani a le courage de ses opinions : « Moi, je suis un tout petit peu dérangé par tous les discours sur la parité ou sur la discrimination positive ». On l’aura compris.
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Suite à ces dérapages largement relayés sur les réseaux sociaux, Bruno Mantovani s’est exprimé par communiqué de presse. « L’auteur de ces lignes a dédié quatre œuvres à Laurence Equilbey, a enregistré un disque avec Susanna Mälkki, a demandé à l’Opéra de Paris d’engager cette dernière pour son premier ouvrage scénique à l’opéra Bastille, et travaille actuellement à un projet de mélodrame avec Claire Gibault. », se défend le directeur du CNSMDP. Hé, je suis pas raciste, j’ai un ami noir.