Retrouver sa féminité après un cancer du sein peut s'avérer difficile. Heureusement, de plus en plus d'initiatives pour aider les femmes fleurissent partout dans le monde. En France, l'association Soeur d'Encre propose par exemple aux femme qui ont subi une ablation d'un sein de se faire tatouer la poitrine à titre gracieux. La marque Garance fondée par Cécile Pasquinelli propose quant à elle une griffe de lingerie élégante et confortable pour les femmes porteuses de prothèse mammaire. Une démarche similaire à celle de la styliste Dana Donofree, qui a récemment présenté sa nouvelle collection de sous-vêtements "Ana Ono Intimate" à la Fashion Week de New York, pour la deuxième années consécutive.
Dimanche 11 février, une douzaine de femmes ont défilé sur le podium, la poitrine dénudée pour présenter les nouvelles pièces "Ana Ono". Leur point commun ? Elles ont toutes survécu à un cancer du sein, et la plupart d'entre elles a subi une mastectomie. Dana Donofree a été diagnostiquée d'un cancer du sein à l'âge de 27 ans. Elle a alors commencé à créer des soutiens-gorge adaptés à sa nouvelle poitrine (elle avait subi une mastectomie), avant de réaliser que d'autres femmes rencontraient les même besoins.
"Je me suis donnée comme mission de concevoir de la lingerie spécifiquement pour les femmes qui ont eu une reconstruction mammaire, une chirurgie mammaire, une mastectomie ou qui vivent avec d'autres conditions qui causent de la douleur ou de l'inconfort au niveau de leur poitrine. Je crois que le confort ne devrait pas être un compromis", estime Dana Donofree.
Organisé en partenariat avec l'association américaine de lutte contre le cancer Cancerland, l'événement a été parrainé par Mira Sorvino, l'une actrices à avoir dénoncé le producteur Harvey Weinstein pour harcèlement sexuel en octobre dernier. Les femmes qui ont traversé le podium ont fièrement arboré leurs cicatrices avec le hashtag #Cancerland tatoué sur leur ventre. "Nous espérons que le défilé de cette année enverra un message clair à notre auditoire mondial", a écrit l'association sur la page Facebook de l'événement.
Pour Erika Hart, l'une des douze femmes qui ont défilé, l'expérience a été profondément marquante. "C'était incroyable. Je rencontre rarement des personnes qui ont connu ce que j'ai vécu dans les endroits où je me rends habituellement. J'ai pensé que ce serait pareil à la Fashion Week de New York. Pourtant, j'étais entourée de gens comme moi", a-t-elle confié à Vogue.
Tous les profits générés lors du défilé ont été reversés à Cancerland. L'association oeuvre pour soutenir les patientes en leur offrant un support d'expression numérique, sur lequel elles peuvent partager leur combat contre la maladie.