A 17 ans, Caitlin Crowley est devenue une influenceuse pour la jeune communauté homosexuelle. Le 23 octobre dernier, cette adolescente américaine a posté une ancienne photo d'elle et son ex petit-ami Dylan, juxtaposée à un cliché récent d'elle et sa petite copine actuelle, Kirrin Chew, sur Twitter. "Etudiante en première année puis en dernière, à mettre sur le compte de la maturité ?", interroge-t-elle en légende.
"C'était censé être une blague entre mes amis et moi, parce que Dylan et moi sommes toujours amis et rions très souvent de nos jeunes années", explique-t-elle à Buzzfeed. En couple depuis un an, les deux jeunes femmes racontent avoir fait leur coming out après 6 mois de relation et avoir reçu le consentement de leurs amis et familles respectives.
Devenu viral, ce post a été partagé 35 000 fois et liké à plus de 136 000 reprises. Inspirante malgré elle, Caitlin Crowley a incité d'autres jeunes femmes à partager les photos de leur évolution. En quelques jours, des dizaines de femmes se sont à leur tour affichées sur la toile, juxtaposant des photos d'elles jeunes dans une relation hétérosexuelle, puis récente avec une autre femme.
"Je suis allée à l'école catholique toute ma vie et j'ai eu du mal à accepter ma propre identité", raconte Devin Mongan, 18 ans, à BuzzFeed. Inspirée par l'initiative positive de toutes ces jeunes femmes, elle a décidé de poster une photo d'elle et son ami CJ. "Il était toujours au rendez-vous quand je ne pouvais pas amener de fille". Pour Katy Nicholson, partager les images de son évolution illustre le "processus de sortie" du placard des femmes lesbiennes. "J'ai passé mes trois premières années de lycée à m'interroger sur ma sexualité, puis la dernière année, je suis sortie avec ma copine actuelle", explique-t-elle.
Selon L'Etudiant Trendy, qui a mené une enquête auprès de plusieurs adolescents homosexuels en mai dernier grâce à un appel à témoins lancé par SOS Homophobie, la plupart des jeunes traversent une période de profonde frustration avant de faire leur coming out.
A cette période, ils appréhendent la réaction de leur famille, de leurs amis ou leurs camarades et préfèrent se murer dans le silence."C'est important d'avoir des gens qui sont comme nous. Je venais les voir par exemple pour savoir comment elles avaient fait pour faire comprendre leur attirance à la fille qu'elles aimaient. Ça m'a aidé", confie Nina, 20 ans, désormais étudiante en sociologie.
L'initiative lancée (malgré elle) par Caitlin Crowley permet donc à ces jeunes femmes d'afficher des portraits d'elles libérateurs et d'en inciter d'autres à s'assumer telles qu'elles sont. Le message semble bien passé.