Kinessa Johnson est une véritable force de la nature. Ancienne vétérante de la guerre d'Afghanistan, cette jeune femme au caractère bien trempé n'a pas hésité une seconde à changer de voie de retour aux Etats-Unis. Elle s'est investie corps et âme pour la protection des animaux d'Afrique menacés d'extinction en Tanzanie. Pour mener à bien sa mission, la coriace Kinessa a intégré l'association Vetpaw (Veterans Empowered To Protect Africain Wildlife). Si de nombreuses ONG sont déjà présentes sur le terrain pour éviter le massacre des éléphants, rhinocéros et autres espèces en voie de disparition, Vetpaw compte faire la guerre aux braconniers avec des moyens ambitieux.
Après tout, pourquoi faire appel à des retraités de l'US Army, si ce n'est pas pour exploiter leurs compétences toutes particulières. Dépêchés sur le terrain, Kinessa et ses compagnons de route se servent de leur expérience militaire pour former les équipes locales, souvent dépassées par l'ampleur du phénomène, au maniement des armes à feu. Sur Instagram, la jeune femme tatouée de la tête aux pieds affiche un physique à toute épreuve et captive l'audience.
Devenue le symbole de la lutte anti-braconnage depuis quelques mois, Kinessa défend aussi son combat dans les médias. Interviewée par la chaîne locale de la ville de Seattle, elle s'explique : "Je suis une consultante anti-braconnage pour les rangers africains, donc je patrouille avec eux et je les assiste dans leurs opérations stratégiques. Les gens qui entrent armés dans les réserves protégées sont considérés comme une menace et peuvent se faire tirer dessus, si les rangers se sentent menacés."
Un discours très critiqué par certaines ONG spécialistes de la question, qui n'ont pas hésité à monter au créneau pour défendre leur point de vue. Sur sa page Facebook, l'ancien militaire Craig Sawyer témoigne : " Les membres de Vetpaw font plus de mal que de bien à la cause animale. Les espèces en voie d'extinction ont besoin d'une VRAIE défense, pas d'acteurs hollywoodiens clinquants qui donnent une mauvaise image de ceux qui travaillent vraiment sur le terrain."
Membre de l'association Animal Planet, il est convaincu que les règlements de compte armés sont loin d'être la solution au problème. Pour apaiser les esprits, la bien intentionnée Kinessa s'est donc fendue d'un petit commentaire pour recadrer tout ça : "Je ne suis pas une tueuse de braconniers, notre but premier est de faire de la prévention pour protéger les ressources les plus précieuses de notre planète : la faune."
Quand on sait que la sixième extinction de masse est déjà programmée et que la population africaine des éléphants (pour ne citer qu'eux) est passée de 1,2 millions d'individus à moins de 400 000 depuis 1980, il n'est plus question de batailler. L'urgence est là et toutes les bonnes volontés sont nécessaires.