La pandémie de Covid-19 a bousculé nos habitudes. Nos routines pro, mais aussi perso, et chez certaines, nos rituels beauté. Popularisation du masque de visage, application du maquillage en pleine conscience, soins en tout genre, no make-up et no bra... Des réflexes qui sont venus apaiser nos journées et nos soirées de confinement.
Et puis, il y a l'abandon chez nombreuses femmes de la coloration de leurs cheveux. Face à la fermeture des commerces non-essentiels, celles qui camouflaient jadis leurs racines grisonnantes n'ont eu d'autres choix que de les laisser pousser quand elles ne souhaitaient pas avoir recours aux produits de supermarché.
A la réouverture des salons, une partie y est retournée, ravie de pouvoir de nouveau, grâce à l'expertise des coiffeurs et coiffeuses, se sentir elles-mêmes. Mais d'autres ont saisi l'occasion de s'accepter au naturel. De ne plus toucher à ces cheveux blancs qu'elles ont commencé à chérir. Et même à les voir d'un autre oeil : bienveillant, assumé. Des femmes anonymes comme des célébrités.
Sarah Jessica Parker et Cynthia Nixon sur un selfie du tournage de la prochaine saison de Sex & the City,Salma Hayek chez elle pendant le confinement ou encore la princesse Caroline de Monaco à la Fashion Week de Paris : toutes sont récemment apparues sur des clichés où l'on peut voir leurs cheveux, qu'ils soient détachés ou non, affirmer leurs reflets argentés.
Dernière en date à s'afficher ainsi, l'actrice américaine Andie MacDowell sur le tapis rouge des marches du Palais des festivals, à Cannes. Ou encore, l'iconique Jodie Foster. Autant de femmes qui, par leur présence et leur allure, taclent le culte de la jeunesse qui perdure dans l'industrie du Septième art.
Dans une interview pour Télérama parue début juillet, Jodie Foster récompensée cette année de la Palme d'or d'honneur abordait justement ce rapport aux années qui passent. "Je n'ai pas de problèmes avec l'âge", tranchait-elle. "J'ai été jeune pendant très longtemps, peut-être trop longtemps... En me découvrant dans ce film (Désigné coupable, ndlr), quelqu'un m'a récemment complimenté pour la qualité du maquillage vieillissant utilisé. Mais non, pas du tout, sous la perruque, c'est moi, telle quelle ! Ça m'a fait rire."
Et de poursuivre : "D'une certaine manière, j'avais hâte de m'approcher de la soixantaine. Entre 45 et 55 ans, il y a une sorte de tunnel pour les actrices américaines, très peu de rôles intéressants vous sont proposés, vous êtes dans une transition : trop vieille pour certains personnages, trop jeune pour d'autres. Maintenant, je sais que je peux jouer des femmes plus âgées sans que cela soit un déguisement." Et par la même occasion, faire le sien sans artifices.
Une attitude décomplexante qui pourrait paver la voie d'un milieu du cinéma moins âgiste et sexiste, qui laisse aux femmes de plus de 50 ans la place qu'elles méritent ? On l'espère.