Dimanche 18 novembre, à l’heure d’annoncer les résultats des élections internes de l’UMP pour la présidence, gros couac dans les deux camps : Jean-François Copé puis François Fillon annoncent successivement leur victoire. La COCOE, la Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales interne au parti, ne parvient pas à désigner un vainqueur. Devant le ridicule de la situation, Twitter s’est emparé de l’affaire qui, à force de gazouillis, a tourné au vaudeville.
Les premières réactions datent de dimanche soir et ironisent sur l’indécision des électeurs et l’attitude pas très fair-play des deux candidats : « L'#UMP a mis en place une "carte électeur fidélité" spécialement pour ce scrutin. Au bout de 5 votes effectués t'avais le 6e offert », raille @Karim_Boukercha, tandis que Marine Turchi, journaliste à Mediapart, plaisante sur son compte personnel : « Fillon et Copé tous deux vainqueurs parce qu'Ensemble tout est possible ». @Eberretta fait même le pari de lier l’élection à une autre actualité, qui concerne la séparation officielle d’Audrey Pulvar et d’Arnaud Montebourg, annoncée par la journaliste à l’AFP par SMS le soir même du scrutin de l’UMP : « L'AFP attend un SMS de la cocoe. #UMP ».
Le lendemain, le lundi 19 novembre, les twittos piétinent d’impatience en attendant la reprise du décompte des voix par la COCOE. Résultat, ils s’emparent de l’acronyme, tentent des jeux de mots et s’en donnent à cœur joie pendant la journée. De @Robejoss (« L' UMP prise en otage par 2 forcenés, on attend l'intervention du GIGN ») à @guybirenbaum (« Et là se souvenir que François Fillon a eu une crise de calcul il y a quelques jours... Voilà. »), les gazouillis viennent de droite comme de gauche et écorchent un peu plus un scrutin controversé : « La nouvelle UMP bicéphale inaugure le mariage gay avec 2 papas, enfin le coming out ! », poste @Faouzi_Lamdaoui.
Et finalement, dans la soirée, les résultats définitifs tombent, résumés en 140 caractères par @ArLeparmentier : « #Fillon s'est fait chiper son pain au chocolat #UMP #Copé ». Jean-François Copé est élu, François Fillon ne fera pas appel et se tourne vers la primaire de 2016. Mais quand son adversaire lui propose le poste de vice-président, il est à deux doigts de claquer la porte. Pourtant, @0leev l’assure : « En proposant la vis-présidence à Fillon, Copé entend resserrer les boulons. #UMP ».
Un flot de réactions à la mesure de l'ubuesque scénario qui a conduit à la victoire sur le fil de Jean-François Copé et à une certaine décrédibilisation de l'UMP, y compris aux yeux de fervents militants. Reste donc au président élu la lourde tâche de réunifier son parti. Au micro d'Europe 1 mardi matin, Michèle Alliot-Marie lui conseille de s'inspirer de sa « stratégie de réunification de 1999 », quand elle a accédé à la présidence du RPR : « C'était une bagarre. J'ai réussi à réunir tout le monde ». Oui mais à l'époque, comme MAM le souligne, « il n’y avait pas les médias, les réseaux sociaux et les entourages pour envenimer les choses ».
Crédit photo : AFP/Archives
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