Après le tollé provoqué par les déclarations de Cécile Duflot sur le cannabis, c’est au tour du chef de l’État, de s'exprimer. En effet, pour faire taire les polémiques, François Hollande a tenu à rappeler son hostilité à la dépénalisation, hier, en marge d’un déplacement dans l’Oise. « Sur le cannabis, il n’est pas question qu’il y ait d’autre position que celle que j’ai présentée aux Français durant la campagne présidentielle », a-t-il ainsi répondu aux journalistes qui l’interrogeaient. Mercredi déjà, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, avait rappelé la position du président de la République sur ce dossier.
Pourtant, reçue hier à l’Élysée en tant que responsable d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), dans le cadre de la préparation du G20, la ministre de l’Égalité des territoires et du Logement, avait assuré en sortant que François Hollande, sur la question du cannabis, respectait « l’autonomie » des partis de la majorité. En début de semaine, invitée de RMC et de BFM TV, la ministre et secrétaire nationale d’EELV avait estimé (au nom de son parti) que l’objectif d’une dépénalisation serait « double : faire baisser le trafic » tout en ayant une « politique de santé publique ». Et d’ajouter : « il faut considérer que le cannabis, c’est comme l’alcool et le tabac, même régime : une politique de santé publique et de prévention, notamment vis-à-vis des plus jeunes ».
Des propos qui lui avaient valu une pluie de reproches à droite comme à gauche. Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, avait ainsi jugé « irresponsable » que Cécile Duflot, ait pu rouvrir le débat sans être « vraiment démentie ».
Le gouvernement avait pour sa part rapidement pris ses distances avec sa ministre. En déclarant que « le gouvernement n’a rien dit sur ce sujet », Jean-Marc Ayrault avait lui aussi écarté toute dépénalisation. Recadrant sa ministre du Logement, il avait par ailleurs précisé qu'elle quitterait bientôt la direction d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) pour se consacrer pleinement à ses fonctions gouvernementales. Sauf surprise, elle devrait laisser les rênes le 22 juin prochain à Pascal Durand, actuel porte-parole du mouvement.
Crédit photo : AFP
Drogues : la légalisation est-elle la solution ?
La consommation de drogue se démocratise
Cannabis : une majorité de Français opposés à la dépénalisation
Drogues : Daniel Vaillant prône la légalisation du cannabis