Elles ont été 3 837 à être assassinées entre 1563 et 1736 en Ecosse, période pendant laquelle les actes "sorcellerie" étaient punis de mort. Etranglées ou brûlées, ces personnes comptaient 84 % de femmes, pour lesquelles se battent aujourd'hui les militantes du collectif Witches of Scotland.
Aujourd'hui, ces dernières ont obtenu gain de cause, avec le vote d'une loi qui graciera les victimes quel que soit leur genre, trois siècles après leur exécution. Une décision annoncée par le Parlement au mois de décembre, forte du soutien de la Première ministre indépendantiste, Nicola Sturgeon.
"Par habitant, entre le XVIe et le XVIIIe siècle, [l'Ecosse a] exécuté cinq fois plus de personnes qu'ailleurs en Europe", affirme Claire Mitchell, avocate et membre de Witches of Scotland, auprès du Sunday Times. Une vague meurtrière qui n'avait aucune limite. "Leurs crimes consistaient notamment à maudire les navires du roi, à donner une gueule de bois à un adversaire et à se transformer en hibou", énumère ainsi le journal.
La militante se dit satisfaite que la loi - élaborée quelque temps après que la Chambre des représentants du Massachusetts ait innocenté les victimes du procès de Salem, en 2001 - soit désormais acceptée. Elle pourra servir d'exemple à travers le monde, estime à son tour Leo Igwe, professeur à l'Université du Cap en Afrique du Sud. Lui, a oeuvré à défendre les femmes et enfants accusés de sorcellerie au Nigéria, son pays d'origine. Comme en Tanzanie, en Inde ou encore en Papouasie-Nouvelle-Guinée, les procès du genre y sévissent encore en 2021, malgré l'appel de l'ONU à les abolir.
Mais l'Ecossaise en tout cas, ne compte pas en rester là. Elle réclame aussi des excuses ainsi qu'un monument dédié aux personnes injustement condamnées. Le but, ne surtout pas oublier, et reconnaître enfin à échelle nationale la motivation principale pour ces massacres : la haine des femmes.