Et si le futur Premier ministre était une femme ? C'est une rumeur qui enfle depuis quelques jours, d'un média à l'autre. En cas de réélection le 24 avril prochain, Emmanuel Macron pourrait effectivement nommer, à la place de l'actuel Premier ministre Jean Castex... une Première ministre. C'est ce qu'il a sous-entendu ce vendredi 22 avril sur France Inter.
"Je me bats, d'abord, pour avoir la confiance de nos compatriotes dimanche", a d'abord souligné le candidat. Et cela sera "à la lumière de ces législatives" qu'"il y aura un Premier ministre à choisir" ou "une Première ministre". "Homme ou femme", a-t-il insisté.
Le nom d'Elisabeth Borne avait été évoqué en ce sens, notamment par le magazine l'Obs, dans le cadre de cet éventuel remaniement gouvernemental. Elisabeth Borne a occupé de nombreux postes au sein du quinquennat d'Emmanuel Macron. Elle fut d'abord la ministre chargée des Transports en mai 2017, puis, en juillet 2019, la ministre de la Transition écologique et solidaire, avant d'être nommée ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, au sein du gouvernement Jean Castex.
Une perspective à prendre cependant avec des pincettes puisque le souhait d'Emmanuel Macron de nommer une femme au poste de Premier ministre avait déjà été émis... en 2017. Avec le succès que l'on sait.
En outre, ce n'est pas le seul nom qui a été évoqué. Comme le relate le magazine Gala, celui de Christine Lagarde se fait également entendre depuis plusieurs jours. La présidente de la Banque centrale européenne, présentée par le magazine Forbes comme l'une des "patronnes" les plus puissantes au monde, pourrait remplacer Jean Castex. Rappelons que Christine Lagarde a notamment occupé le poste de ministre de l'Agriculture et de la Pêche puis de ministre de l'Économie sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Si la fonction de Premier ministre n'a pas ouvertement évoquée, il est également question au sein de la presse d'un éventuel come-back de Nathalie Kosciusko-Morizet. "NKM", ex-ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, pourrait faire son grand retour à Matignon.
"Le choix d'Emmanuel Macron n'est pas fixé. Tout est ouvert...", a confié un soutien d'Emmanuel Macron, comme le rapporte Gala.
Dans le cas où cette perspective politique serait réalisable, reste cependant à savoir si la nomination effective d'une femme en tant que Premier ministre serait un choix si révolutionnaire. Et ce, au sein d'un gouvernement critiqué par les associations féministes, considérant le bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron comme "largement insuffisant" notamment concernant la lutte contre les féminicides.
Comme l'énonce à ce titre la podcasteuse Léa Chamboncel, paraphrasant l'ancienne ministre pour l'Egalité femmes/hommes Laurence Rossignol, certaines femmes politiques occupant des postes de pouvoir font office "d'auxiliaires du patriarcat" : "La question n'est pas femme ou homme, mais féministe ou antiféministe. Il y a des femmes qui accèdent au pouvoir et sont antiféministes, proviennent d'un milieu social aisé, pour la plupart d'entre elles, essentiellement la classe bourgeoise, où les enjeux de patriarcat sont encore très dominants".
Pour rappel, Edith Cresson reste la seule femme à avoir été Première ministre en France (sous le mandat de François Mitterand, du 15 mai 1991 au 2 avril 1992).