A 13 ans, Lowri Moore apparaît comme une écolière britannique comme les autres. Mais Lowri a une cause à défendre : combattre la stigmatisation dont font l'objet les personnes à lunettes. C'est d'ailleurs pour cela que l'enfant exhorte aujourd'hui le Consortium Unicode, c'est-à-dire l'organisme responsable des nouveaux emojis, d'offrir aux utilisateurs le choix d'avoir accès à des icônes plus représentatives et stylées. Et ce, en ayant la possibilité... s'ajouter des lunettes sur les emojis déjà existants.
Une malicieuse idée, que Lowri a exprimée dans une lettre adressée au Consortium, mais aussi aux géants de la technologie Google et Meta.
Diversifier les emojis ? Une initiative logique. Car hormis l'emoji lunettes de soleil qui inspire grave la confiance, ils sont rares, les emojis à lunettes.
Il y a bien sûr l'emoji "nerd", la plupart du temps employé avec autodérision (lorsque l'on veut appuyer son érudition sur un sujet particulier), l'emoji grand-mère ou professeur... Bref, autant d'émoticônes qui ne correspondent pas vraiment au profil d'une préado de 13 ans. D'où l'appel lancé par Lowri Moore.
Car cela semble tomber sous le sens, mais les personnes à lunettes souffrent dans notre société d'un manque de visibilité. Et surtout, les enfants qui en portent, en manque de représentations positives au sein de la pop culture notamment, et trop souvent cibles de moqueries dans la cour de l'école. Comme l'énonce effectivement France 24, les enfants qui portent des lunettes seraient 35 % de plus susceptibles d'être victimes d'intimidation à l'école.
"C'est super qu'il y ait des emojis à lunettes, mais trois, ce n'est pas suffisant. C'est pour cela que j'aimerais que l'on puisse mettre des lunettes sur des emojis déjà existants", a notamment souligné l'écolière dans sa lettre.
Lowri est également l'instigatrice d'une campagne, #GlassesOn, visant à défendre cette représentativité. "La plupart des enfants qui reçoivent des lunettes ne veulent pas les porter de peur d'être différents et pas cool", a déploré Lowri à l'AFP. Une situation des plus problématiques pour les enfants souffrant de problèmes de vue.
Et la lutte est longue. Car la Britannique n'en est pas à sa première mobilisation. Alors qu'elle n'avait que 9 ans, cette native du centre de l'Angleterre avait su convaincre Disney d'intégrer pour la première fois une héroïne à lunettes à une de leurs productions : celle du film d'animation Encanto. Une première victoire éclatante que Lowri Moore veut réitérer. On croise les doigts pour sa nouvelle mobilisation.