C'est une enquête qui fait froid dans le dos. Alors que les signalements d'agressions sexuelles se multiplient dans l'Éducation nationale depuis l'affaire de Villefontaine (Isère), où un directeur d'école a été mis en examen en mai pour des viols sur onze enfants, Le Figaro publie ce mardi 11 août une vaste enquête sur les viols commis en France ces cinq dernières années. Et les chiffres mis en lumière par le quotidien ne sont guère encourageants.
"Sur les cinq dernières années, les viols dénoncés aux autorités ont augmenté de 18% (de 10 762 faits en 2010 à 12 768 faits en 2014), tandis que les viols sur mineurs ont grimpé, dans le même temps, de plus de 20% (de 5 751 à 6.936 faits répertoriés)", affirme ainsi Le Figaro, qui a décortiqué les chiffres du ministère de l'Intérieur.
En moyenne, 33 viols sont déclarés chaque jour aux autorités de police et transmis aux parquets, soit un toutes les quarante minutes.
Pourtant, si le taux d'agressions sexuelles signalées aux autorités a bondi, "la zone grise" autour des affaires non-déclarées "demeure considérable", affirme Christophe Soullez, le directeur de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). "Les enquêtes de victimation (réalisées par l'Insee auprès des victimes d'agression, ndlr) attestent que le taux de plainte pour viol est inférieur à 10%", poursuit-il.
Parmi les départements les plus exposés à ce type d'atteintes, c'est la Guyane qui arrive en tête, avec un viol annuel pour 2 000 habitants en moyenne. La Guadeloupe et la Martinique affichent aussi des taux de signalement élevés.
Quant à la capitale, elle n'est pas épargnée, avec plus de 600 viols déclarés en 2014. "Ailleurs en métropole, ce sont les secteurs ruraux comme la Sarthe, l'Yonne, l'Orne ou le Loiret qui déclarent le plus d'affaires par habitants", conclut Le Figaro.