Youssouf Fofana, ce nom vous dit forcément quelque chose. Il était sur le devant de l’actualité en janvier 2006. Un nom, une information qui vous glacent le sang. Le sang, justement, Youssouf Fofana en avait vu couler. Celui d’Ivan Halimi. Ce jeune homme de 24 ans avait été enlevé en région parisienne et torturé pendant trois semaines dans une cité de Bagneux dans les Hauts de Seine. Il sera découvert le long des voies ferrées du RER C en Essonne, agonisant. Il décèdera quelques heures plus tard à l’hôpital.
Brûlures, hématomes, contusions, plaies faites au cutter… L’autopsie du jeune homme fait froid dans le dos. Elle révèle des violences et une torture de tous les instants qui a conduit à la mort. Le responsable de cette horreur est donc Youssouf Fofana, à la tête du « gang des barbares », un groupe d’une vingtaine de personnes qui s’est relayé, défoulé sur Ivan Halimi. Originaire de Côte d’Ivoire, « le cerveau » était connu des services de police. En échec scolaire, Youssouf Fofana vivait de petits délits, et avait été condamné déjà à quatre ans de prison. Il a fui dans son pays d’origine où il fut arrêté puis extradé en France. Il a reconnu avoir prémédité l’enlèvement d’Halimi depuis décembre 2005, lors d’un séjour en prison, l’avoir séquestré, lui avoir porté plusieurs coups de poignard, et avoir donné l’ordre de le « saigner » car ne pouvant plus le garder.
Le motif de l’enlèvement d’Ivan Halimi était « simple ». Il voulait extorquer de l’argent, entre 450.000 et 500.000 euros à la famille de la victime, « supposée riche car juive ». La folie de cet homme se poursuit même après la mort de son otage. Trois jours après le décès d’Ilan Halimi, alors qu’il se trouvait encore à Abidjan, il a appelé le père de la victime pour lui demander s’il était content. Il appellera également la petite amie d’Ilan Halimi, pour la menacer.
Condamné à la prison à perpétuité, Youssouf Fofana est considéré comme un détenu ingérable du fait des nombreuses pathologies mentales dont il souffre. Il est peu respecté et mal considéré par ses codétenus, qui le méprisent. Fofana est connu pour apologie du terrorisme en détention. Il a été condamné à sept ans de prison supplémentaire pour prosélytisme religieux au sein de l’établissement pénitentiaire. Dans une vidéo, l’homme dresse une liste de personnes ou d’organisations qu’il désapprouve, de la rédaction de «Charlie Hebdo» aux «protagonistes de l’affaire Elf». Il met à prix, en «pétrodollars salafistes», les vies de certaines de ces personnes, notamment «ceux qui [l]’ont dénoncé», en Côte d’Ivoire.