Nouveau scandale en vue pour les Google Glass ? Alors que lunettes connectées du géant américain suscitent encore des craintes concernant la protection de la vie privée, mais également pour ce qui est de la sécurité routière et les risque d'agressions dans les lieux publics (plusieurs agressions anti-Google Glass ont eu lieu à San Francisco notamment, Ndr) une nouvelle polémique pourrait bien éclater. « Trackingpoint », une entreprise américaine dans le secteur de l'armement, aurait ainsi développé une application, « Shotview », faisant des lunettes de Google un complément « idéal » pour ceux qui entendent tirer avec précision.
Concrètement, le dispositif consisterait à relier en Wi-Fi les Google Glass à un viseur posé sur l'arme. Agissant comme une sorte de caméra secondaire, le tireur pourrait ainsi voir sa cible tout en se mettant à couvert. De plus, un viseur virtuel apparaîtrait sur l'écran et changerait d'état lorsque la cible est verrouillée, permettant une plus grande précision de tir. Enfin, en cas d'opération militaire, les soldats pourraient également se transmettre les images de la cible, par streaming, grâce à une tablette ou un smartphone.
Vidéo de présentation de "Shotview", l'application de l'entreprise Trackingpoint
Et de toute évidence, là où le bât blesse, c'est que les Google Glass ne sont pas uniquement destinées aux militaires. Le danger pourrait, par conséquent, venir du fait que le célèbre second amendement de la constitution américaine précise qu'une "milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé". Le pays de l'oncle Sam étant le premier pays en nombre d'armes à feu par habitant (88 armes pour 100 habitants en 2013, selon les rapport du FBI), les drames causés par des déséquilibrés lourdement armés se succédant à intervalles réguliers, l'opportunisme marketing de Trackingpoint, autour de la sortie tant attendue des Google Glass, fait froid dans le dos… Et ce, dans un contexte politique particulièrement tendu.
Appelant ainsi à un effort national accru dans la lutte contre la violence armée, Barack Obama a reconnu récemment que son incapacité à légiférer sur la question était « la plus grande frustration » de sa présidence jusqu'à maintenant. « Nous sommes le seul pays développé au monde où cela se produit, et ça se produit maintenant une fois par semaine », a-t-il déclaré à la Maison Blanche le 10 juin dernier. Et d'asséner : « Il n'y a aucun endroit comme ça! »