Il était le prince de Peau d'âne, Maxence des Demoiselles de Rochefort, le journaliste de Z. Jacques Perrin était aussi le réalisateur et producteur de nombreux documentaires naturalistes. Des longs-métrages qu'il a narrés, capturant des scènes de la vie animale ordinaire avec une poésie désarmante.
"Je n'ai pas l'ambition ni les qualifications nécessaires pour donner un cours d'histoire naturelle au cinéma", déclarait Jacques Perrin à La Dépêche. "Mais par la magie du grand écran, je rêve de rendre toute sa majesté au monde sauvage. Je souhaite créer une connivence, une intimité avec les créatures, capter un regard, un geste de tendresse ; il faut jouer sur tous les registres de l'émotion."
Pour célébrer sa vision et sa sensibilité, voici 4 films qui témoignent de la passion qu'il vouait à la nature. Un hommage particulièrement pertinent en cette Journée de la Terre.
Microcosmos : Le Peuple de l'herbe fait le récit des insectes et mollusques qui vivent sous nos pieds, cachés dans nos jardins, les champs et les forêts, et auxquels on ne prête que trop peu d'attention. Un voyage à l'échelle du centimètre dont on retient, entre autres, un baiser langoureux entre deux escargots.
L'oeuvre a été réalisée par Claude Nuridsany et Marie Pérennou, et produit par Jacques Perrin. Elle remportera 5 César sur 7 nominations, ainsi qu'un prix spécial au festival de Cannes de 1996 pour sa technique et son image remarquables. Et notamment, le César du producteur de l'année décerné au cinéaste.
Des oies sauvages qui gagnent l'hémisphère sud, une caméra embarquée sur un ULM pour les suivre, To Be By Your Side de Nick Cave en bande son... Le Peuple migrateur retrace l'épopée que les volatiles entreprennent chaque année dès que l'hiver arrive. Avec eux, et Jacques Perrin, Jacques Cluzaud et Michel Debats à la réalisation, on voyage du Mont Saint-Michel aux tours jumelles de New York, du Cap Tourmente, au Québec, à la mer de Wadden en Allemagne.
Dans les colonnes de Géo, Jacques Cluzaud, toujours coréalisateur du film avec Jacques Perrin, dévoile ce qui a nourri ce projet titanesque : "Pour tenter de raconter l'histoire des océans, nous avons cherché à ouvrir d'autres portes que celles des statistiques : celles d'un conte fantastique et magique, des merveilles du petit monde du récif corallien, de l'héroïsme des dauphins en pleine charge, des danses gracieuses des baleines à bosse et des seiches géantes, de l'horreur des agressions faites aux océans et à leurs créatures, de l'incroyable spectacle de la mer déchaînée dans une tempête titanesque, du silence d'un muséum des espèces disparues..."
Un pari réussi et un film qui se savoure, comme tous, en famille.
Découvrir la Terre, de l'ère glacière à nos jours, à travers le regard des animaux. Prendre conscience de l'impact de "quelques degrés de plus" sur la planète et ses habitant·es. Réaliser celui de l'activité humaine, aussi et revenir à l'origine des saisons.
Avec ce documentaire subjuguant, Jacques Perrin et Jacques Cluzaud encouragent à prendre le temps d'admirer l'environnement et ses mécanismes fascinants, pour mieux le protéger. Urgent.