"Nos océans sont au point de rupture et nous en sommes tous en partie responsables", a lancé Javier Bardem à la tribune de l'ONU lundi 19 août, à New York. L'acteur espagnol et membre engagé de l'organisation écologiste Greenpeace a exposé, lors d'un plaidoyer émouvant et percutant, les faits dramatiques qui condamnent chaque jour de plus en plus notre planète - et notamment ses eaux. Il ne prétend en aucun avoir les qualifications d'un scientifique, mais affirme percevoir les conséquences des actions humaines sur l'environnement de lui-même : "Je ne suis pas un expert et je ne connais pas grand-chose à ce sujet, si ce n'est que je suis un citoyen et quand je me balade à Madrid, il fait une chaleur infernale, quand je vais à la mer, je vois la pollution. J'ai deux enfants qui ont huit et six ans et je suis sincèrement inquiet du monde que je m'apprête à leur laisser."
Le comédien demande ainsi aux représentant·es des Nations Unies d'agir "ici et maintenant", en signant un traité international pour protéger au moins 30 % des mers d'ici à 2030 - et déplore "les nombreux sièges vides" dans la salle. "Nos océans sont au point de rupture et nous en sommes tous en partie responsables. (...) Leur destin est aujourd'hui entre vos mains. Sans les océans, la planète ne peut simplement pas fonctionner. Et c'est vous, les délégués des Nations Unies, qui êtes aujourd'hui en charge de cette responsabilité sacrée."
Selon lui, l'organisation internationale a un rôle clé à jouer dans la sauvegarde des milieux marins, mais pas uniquement : "Vous êtes à la croisée des chemins. Vous avez une opportunité historique de changer les choses, pas seulement pour les océans et leur vie sous-marine, mais pour la planète dans sa totalité. Pour les millions de personnes qui dépendent d'océans en bonne santé pour survivre et pour nos enfants et les générations futures à qui nous léguerons cette planète". Il avoue également regretter la décision de Donald Trump de se retirer des accords de Paris, expliquant sobrement qu'on "ne peut pas vivre dans le déni".
Conscient de son aura cinématographique, il a même fait quelques références au genre, expliquant que cette fois-ci, nos erreurs ne seraient pas rattrapées de justesse par une fin rocambolesque mais rassurante. "Nous sommes tous des méchants", sauf que "Dwayne Johson n'est pas là pour nous sauver". A la suite de son discours, Javier Bardem a présenté en avant-première le documentaire de son expédition réalisée en Antarctique avec Greenpeace. Espérons que son intervention, ainsi que la conférence de presse sur le parvis de Time Square en amont de son rendez-vous avec l'ONU, fasse réagir concrètement ceux et celles qui en ont un pouvoir démesuré.