C'est confirmé : la ministre des Sports Amélie Oudéa Castera a affirmé sur le plateau de l'émission Dimanche en politique l'interdiction du port du voile pour les athlètes françaises lors des JO de 2024. Une décision qui importe beaucoup dans le cadre d'un événement sportif aussi majeur et médiatisé.
"Les représentants de nos délégations dans nos équipes de France ne porteront pas le voile. Nous avons exprimé de manière très claire avec la Première ministre notre attachement à un régime de laïcité stricte, appliqué strictement dans le champ du sport. Ça veut dire l'interdiction de toute forme de prosélytisme", a détaillé la femme politique en direct. Une initiative qui prend place dans un contexte des plus tendus.
Une décision que l'on pourrait associer à une actualité globale - la même semaine, un projet de loi sur le port obligatoire du voile était adopté par le Parlement iranien, condamnant jusqu'à dix ans de prison les femmes défiant cette règle. Mais que beaucoup lient davantage à une atmosphère hexagonale épinglée par des associations et militants, à l'heure, notamment, des vastes et récents débats sur l'interdiction de l'abaya à l'école.
Et cela a, forcément, beaucoup fait réagir.
Islamophobie ou laïcité ? Le débat fait rage sur les réseaux sociaux et dans les médias, notamment auprès des voix politiques. Ancienne vice présidente du Conseil National de Protection de l'enfance, Michèle Créoff voit ainsi là une manière symbolique de lutter contre "un moyen d'oppression sexiste désignant les femmes comme inférieures et coupables", comme une réponse au sein du sport aux violences patriarcales.
Cependant, d'autres paroles, comme celle du journaliste et auteur Mickaël Correia (Une Histoire Populaire du Football) adoptent une autre position : "Alors que le Comité international olympique autorise le port du voile, la France se fait championne du monde de l'islamophobie. Elle fait exactement la même chose sur les terrains pour le football alors que la FIFA, instance mondiale du foot, autorise le port du hijab aux joueuses !".
En juin dernier encore, rappelle à ce titre le magazine Elle, le collectif Les Hijabeuses défendait vivement le droit de jouer avec leur voile lors des compétitions organisées par la Fédération française de football (FFF). Et avait carrément saisi le Conseil d'État pour obtenir cette autorisation.
"Il y a pas d'autres sujets plus prioritaires et plus importants que le voile comme par exemple les cas d'harcèlements sexuels au sein de certaines fédérations sportives ? Laissez les sportives libres de leurs choix vestimentaires", s'interroge et dénonce un internaute.
Un sujet qui divise encore énormément.