Sur la Une qui a fait tant parler, partagée en ligne avant sa sortie, la vice-présidente Kamala Harris est vêtue d'un costume noir, d'une paire de Converse basses aux pieds et pose devant un rideau rose et vert de façon décontractée. "Trop décontractée", pour nombreux·ses internautes qui jugeaient le cliché inadapté aux fonctions de la femme politique, élue en novembre dernier aux côtés du président Joe Biden. Et pas à la hauteur non plus des standards de Vogue.
Autre raison de la polémique, la façon dont sa peau foncée (Kamala Harris est d'origine jamaïcaine et indienne par ses parents) semble avoir été éclaircie. Un exemple de "white-washing" qui n'est - à très juste titre - pas passé.
Face aux critiques, l'indétrônable rédactrice-en-chef du magazine Anna Wintour, déjà épinglée pendant la mobilisation antiraciste du printemps 2020, assurait mardi 12 janvier n'avoir "absolument pas eu l'intention, en aucune façon, de diminuer l'importance de l'incroyable victoire de la vice-présidente élue". L'équipe de Kamala Harris, elle, révélait que l'image n'était pas celle choisie par ses soins.
C'est donc pour réparer les pots cassés, et certainement mettre un terme aux commentaires désapprobateurs qui entachaient son nom, que la rédaction a envisagé une solution. Au lendemain d'une investiture puissante et émouvante, date à laquelle le numéro devait paraître, un porte-parole du groupe Condé Nast annonçait ainsi qu'"en reconnaissance de l'intérêt énorme pour la couverture en ligne, et pour célébrer ce moment historique, nous allons publier un nombre limité du numéro spécial investiture".
C'est donc le deuxième choix de la rédaction, qui apparaîtra sur ces éditions spéciales, à la place de la couverture controversée. On y voit un portrait plus rapproché et strict de la vice-présidente, réalisé, comme l'autre, par le photographe afro-américain Tyler Mitchell et diffusé sur les réseaux sociaux en même temps que le premier.
Dessus, la dirigeante est vêtue d'un costume bleu ciel, a les bras croisés, et sourit fixement en direction de l'objectif. A son cou, le collier de perle emblématique de sa sororité Alpha Kappa Alpha, organisation afro-américaine de l'université de Howard, où elle a étudié. Autant de symboles qui rendent hommage à sa détermination, à ses fonctions et gagneront sûrement davantage le coeur des lectrices et lecteurs... en attendant de les convaincre par ses décisions gouvernementales.