"Look at this pussy" ("regarde cette chatte" en anglais) : on pourrait croirait à une blague de collégiens, mais derrière le titre potache de ce compte Instagram se cache une démarche profondément féministe. Remettre en cause la perception du sexe féminin est en effet le but que se sont donnés Eva Sealove et Chelsea Jones.
Cela donne une étonnante collection d'images rappelant l'anatomie féminine : arbres, fruits, tissus, poches de vêtements ont ici tous en commun une ressemblance frappante avec des vulves.
Pour Eva Sealove et Chelsea Jones, il s'agit, en postant ces photos, de désacraliser le sexe de la femme, qui est encore aujourd'hui nimbé de mystère ou encore synonyme de honte dans l'inconscient collectif.
"Nous cherchons absolument à normaliser le vagin. Le corps de la femme est l'objet d'un fétichisme qui dépasse la réalité. En choisissant des objets en forme de vagins, nous cherchons à nous saisir de sa représentation, à récupérer ce qui nous appartient", explique Chelsea Jones au site Mic.com.
Allant à contre-courant de la tendance à l'esthétisation extrême sur Instagram, ce compte s'attaque à l'écart entre le sexe féminin et sa représentation en mettant le doigt dessus à coup de simples clichés accompagnés de citations positives. "Nous passons plus de temps sur notre téléphone qu'ailleurs. En célébrant les vagins sans rougir dans les fils d'actualité des gens, 'Look at this pussy' a pour but de donner le pouvoir à nos abonnées dotées d'un vagin et de faire réfléchir ceux qui n'en ont pas", poursuit Chelsea Jones.
Cherlsea Jones et Eva Sealove ne sont pas les premières artistes à s'attaquer à la représentation par trop timorée des organes sexuels féminins. De plus en plus d'artistes tentent de briser le tabou en mettant le vagin au coeur de leurs oeuvres. Et la masturbation féminine a même désormais un mot dédié en Suède.