La Poste a été condamnée pour avoir employé une de ses salariés 32 ans dont 22 en CDD, soit un total de 370 contrats à durée déterminée. « Ces irrégularités l'ont privée de la possibilité d'occuper un autre emploi puisqu'elle se tenait à la disposition permanente de cet employeur sans connaître à l'avance les conditions de durée et d'horaire de son embauche », a souligné la cour d’appel de Toulouse qui a condamné La Poste à verser à la victime 54 000 euros d'indemnités. La Poste doit également prendre en compte l'ancienneté de sa salariée depuis 1981, requalifier son emploi en CDI à compter de 1991 et régulariser ses cotisations de retraite.
Thomas Barba, délégué syndical Sud et représentant des postiers précaires devant les tribunaux, se félicite d'avoir obtenu plus de 160 condamnations de La Poste qui a abusé des CDD pour « des emplois liés à l'activité normale et permanente de l'entreprise ». Face à cette condamnation, il a déclaré à l'AFP : « C’est une sanction record, par le montant et par la régularisation totale de son ancienneté et de sa retraite ».
La Poste, qui emploie environ 240 000 personnes, a indiqué s’être lancée depuis 2004 « dans une politique offensive de développement de l'emploi permanent à temps complet ». Elle affirme avoir proposé 23 000 CDI à des employés en CDD entre 2005 et 2011.
Elodie Cohen Solal
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