Rendre anonyme et gratuite la contraception pour les jeunes filles, c’est la proposition de la députée UMP des Ardennes, Bérengère Poletti. Cette sage-femme de profession, dépose en effet cet après-midi une proposition de loi permettant un accès plus facile à l’IVG (interruption volontaire de grossesse) et à la contraception. Elle garantirait ainsi un accès anonyme et gratuit à la contraception pour les mineures qui ne souhaitent pas dévoiler leur traitement. Elle souhaite aussi que la Sécurité sociale prenne complètement en charge la délivrance d’une contraception aux mineurs. Pour ce, les professionnels de santé devront établir une facturation bien spécifique, pour que l’Assurance maladie rembourse une prescription qui ne sera pas mentionnée sur le décompte de remboursement des parents de la mineure. La proposition de Bérengère Poletti prévoit également que les sages-femmes en milieu hospitalier soient autorisées à pratiquer l’IVG médicamenteuse de manière expérimentale dans certaines régions, ceci pouvant permettre de pallier la baisse du nombre de médecins qui la pratiquent. Ce projet de loi mentionne aussi le renforcement de l’éducation à la sexualité en obligeant les établissements scolaires à l’inscrire dans leur projet pédagogique.
Avec cette proposition de loi, Bérengère Poletti relance le débat qui avait déjà divisé le gouvernement fin octobre lorsque Nora Berra, la secrétaire d’État à la santé, avait affirmé qu’il ne fallait pas « court-circuiter » le rôle des parents. Une campagne de l’INPES avait alors été lancée pour faire connaître au grand public les alternatives au « tout-pilule » alors que le « pass contraception » de Ségolène Royal était mis en place depuis juillet 2010 dans les lycées du Poitou-Charentes. Ce dernier, ayant reçu l’approbation du ministre de l’Éducation, Luc Chatel, avait ensuite été étendu aux lycées d’Île-de-France. Nora Berra avait aussi souligné la question de la toxicité et des conséquences des pilules dites de troisième génération sur la santé. De récentes études avaient à ce propos démontré des risques accrus d’accident vasculaire. Un cas de décès d’une jeune femme sous pilule avait même été mentionné par la secrétaire d’État à la santé.
À noter que selon les derniers chiffres officiels, plus de 13 200 IVG ont été pratiquées sur des jeunes filles en 2006 contre 10 700 en 2002.
Alexandre Roux
(Source : lefigaro.fr)
Crédit photo : iStockphoto
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