Si l'on en croit l'UFC-Que choisir, les pharmaciens ne seraient pas à la hauteur de leurs obligations. En effet, selon une enquête menée dans 648 officines par l’association de consommateurs, la majorité de ces dernières ne rempliraient pas leur mission de conseil lors de la vente de médicaments accessibles sans ordonnance (non remboursables).
Pour preuve, face à un client sur le point d'acheter une boîte d'aspirine et une autre d'ibuprofène, seuls 52 % des pharmaciens ont spontanément signalé le risque d'interaction entre ces deux molécules (susceptible de provoquer par exemple un ulcère), une « défaillance déplorable pour des professionnels de santé », regrette Daniel Bideau, administrateur de l'UFC. Une pharmacie sur dix n’a évoqué ce risque qu’après une question du patient.
Autre point soulevé par l’association : les écarts de prix, ces derniers étant parfois multipliés par quatre d’une officine à l’autre, comme l’atteste cette boîte d'aspirine Upsa vitamine C achetée 1,30 euro à Carcassonne, facturée 4,95 euros à Orléans. En outre, la mention « le prix des médicaments non remboursables est libre», obligatoire depuis 2003 et censée inciter à comparer les prix, est absente dans neuf pharmacies sur dix.
Dénonçant un manque de concurrence, l’UFC-Que Choisir prône un encadré mentionnant les principaux risques d'interactions, directement sur les boîtes de médicaments sans ordonnance, et l'interdiction de la publicité hors du lieu de vente. Et surtout, elle demande leur vente en parapharmacie et en grande surface, sous la surveillance d'un pharmacien diplômé. Une mesure à laquelle les pharmacies sont totalement opposées.
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