Ne vous fiez pas à son nom ridiculement désuet ou à son style gentiment rétro. Derrière son look de mamie gâteau, Phyllis Schlafly, 90 ans, est une redoutable adversaire du féminisme moderne. Figure de proue de l'ultra-conservatisme américain, cette avocate de droit constitutionnel de formation écume les plateaux de télévision et les stations radio depuis les années 70 pour s'opposer avec virulence au mariage homosexuel, au contrôle des armes à feu, mais surtout à l'Equal Rights Amendment, qui vise à garantir l'égalité des droits entre les sexes.
Une grand-mère décidément délicieuse qui, malgré son âge avancé, continue de dispenser dans les médias américains ses idées tout droit sorties d'une autre époque.
Comme lorsqu'elle avance la « solution » pour éviter la recrudescence des agressions sexuelles sur les campus américains. Alors que l'État de Californie a récemment promulgué la loi « Yes means yes », qui stipule que tout acte sexuel doit être précédé par un consentement explicite des deux partenaires, Phyllis Schlafly a donné un tout autre point de vue pour enrayer « l'épidémie d'agressions sexuelles ».
Dans une tribune publiée début janvier au site conservateur et anti-libéral WorldNetDaily, elle explique déplorer le trop grand nombre d'étudiantes aujourd'hui admises par les universités américaines. « Il y a longtemps, quand j'allais à l'université, les campus étaient composés à 70% d'hommes et, jusque dans les années 70, il y avait encore à peu près 60% d'hommes. Aujourd'hui cependant, le pourcentage d'hommes est tombé à 40% sur la plupart des campus », avance Phyllis Schlafly, avant de poursuivre : « Les garçons ont en moyenne de bien meilleurs résultats que les filles aux tests de mathématiques du SAT (l'examen d'admission à la fac, ndlr), ce qui signifie que les garçons sont mieux préparés que les filles aux examens universitaires. »
Et finalement d'arriver au bout de son raisonnement : « Le grand déséquilibre entre le nombre de femmes et d'hommes dans les universités est l'un des facteurs expliquant les multiples scandales sexuels sur les campus ces deux dernières années. »
Que l'on comprenne bien Phyllis Schlafly : pour elle, l'augmentation ces dernières années des viols et agressions sexuelles sur les campus des universités américaines est avant tout la faute des femmes qui souhaitent poursuivre des études supérieures. En s'inscrivant à l'université – alors qu'elles sont moins douées en maths que les garçons, quel scandale -, ce seraient elles qui incitent les étudiants à les agresser, ces derniers n'étant finalement que les « victimes » de la politique paritaire des universités.
Mais ne vous en faites pas, Phyllis a trouvé la solution : « imposer une taxe aux universités qui admettent arbitrairement autant de femmes que d'hommes » et « suspendre les bourses universitaires » dispensées aux étudiantes pour les inciter à prendre un emploi à temps partiel pour financer leurs études, et enfin mettre fin aux fraternités et aux sororités sur les campus.
Heureusement, on doute que le gouvernement américain ne suive les recommandations en matière d'éducation de Phyllis Schlafly.
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