Avec la prise de Tombouctou, Kidal et Gao, les trois capitales administratives du Nord du pays, les rebelles contrôlent environ la moitié du territoire au terme d'une avancée foudroyante depuis trois jours. Les Touareg, organisés au sein du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), ont en effet revendiqué la prise de la ville et de sa région. La junte militaire aurait dépêché au moins un émissaire à Tombouctou après la prise de contrôle de la ville afin de « négocier un cessez-le-feu avec les rebelles », a annoncé dimanche à l'AFP son chef, le capitaine Amadou Haya Sanogo.
L’un des responsables militaires du MNLA aurait promis d'assurer la sécurité des populations. Pour autant, un jeune civil a été tué par un éclat d'obus près de la grande mosquée, selon un habitant.
C'est justement pour éviter ce scénario que la junte avait renversé le 22 mars dernier le président Amadou Toumani Touré, l'accusant d'avoir été incapable d'endiguer l'offensive Touareg depuis janvier. Mais malgré ce coup d’état, l'avancée des Touareg s'est amplifiée ces derniers jours, sans rencontrer de vraie résistance. Ils seraient rentrés lourdement armés de Libye où ils avaient soutenu le régime Kadhafi.
En agissant sous pression des pays voisins et face à la progression des rebelles Touareg, la junte militaire a promis le retour au pouvoir civil et un gouvernement de transition, sans fixer pour autant de calendrier. Sans évoquer le sort du président Touré, elle a précisé qu’elle n'y participerait pas, mais elle n’a pas indiqué la durée ni les termes de cette transition.
Cette rébellion Touareg compte sur la participation de plusieurs groupes, dont le MNLA et le groupe islamiste Ansar Dine. Par ailleurs, selon certaines sources, des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) combattent avec les rebelles, ce que le MNLA, d'obédience laïque, dément. Le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), a également revendiqué sa participation à l'offensive.
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a brandi la menace d'un « embargo diplomatique et financier » d'ici lundi et mis une force d'intervention de 2.000 hommes en « alerte ».
La France a conseillé aujourd’hui d'éviter « tout déplacement au Mali jusqu'à nouvel ordre ».
Sources : AFP
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